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Le CIDJ travaille à la construction d’un observatoire de la jeunesse (interview)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mercredi 12 juillet 2017.

Les jeunes assurent trouver sur Internet toute l’information dont ils ont besoin, mais ils cherchent ensuite à rencontrer un expert pour confirmer, synthétiser, reformuler ce qu'ils ont trouvé. Pour preuve les quelque 100 000 jeunes accueillis chaque année au Centre d’information et de documentation jeunesse - le CIDJ-, à Paris, en quête d’un conseil personnalisé sur les études, les formations, la recherche d’un emploi, le travail à l’étranger ou encore la vie quotidienne. ToutEduc a rencontré Sophie Bosset-Montoux, directrice générale du CIDJ depuis octobre 2016.

ToutEduc : Qu'est-ce que "l'information jeunesse" et quel est le rôle du CIDJ

Sophie Bosset-Montoux : Le réseau de l’Information jeunesse, ce sont 1 300 structures de proximité, les bureaux d’information jeunesse (BIJ), centres d’information jeunesse (CIJ) ou points d’information jeunesse (PIJ), avec 26 centres régionaux d’information jeunesse (CRIJ) et depuis 47 ans, les jeunes y trouvent, gratuitement et anonymement, quel que soit leur statut, conseils et accompagnement. Il s'agit aussi bien de leurs projets d'études, de vacances, de logement, de mobilité à l'international, de problèmes de la vie quotidienne. Le CIDJ est à la fois le centre régional pour Paris et les départements de la petite couronne et centre national. Nous n'avons pas de rapport hiérarchique avec les centres régionaux, mais nous animons le réseau avec des outils et des services dédiés aux professionnels et aux jeunes : une base de données nationale, des publications de référence - Actuel CIDJ -, disponibles en version papier et web, un site CIDJ.com, dont 43 M de pages sont vues chaque mois par plus de 2 millions de visiteurs..

ToutEduc : Constatez-vous une évolution dans le public qui fréquente le CIDJ ?

Sophie Bosset-Montoux : Oui, Nous avons constaté un élargissement de notre public. Nous recevons toujours une grande majorité de jeunes, de 15 à 25 ans, mais aussi de plus en plus de jeunes adultes autour de la trentaine et un nouveau public, les parents, qui viennent avec leurs enfants, et reviennent, sans eux, pour évoquer aussi leurs problèmes d'adultes ! Ce qui nous a amenés à créer le "Café des parents", un lieu d’échanges proposant des ateliers participatifs et des conférences interactives pour les aider à accompagner leurs enfants dans leurs choix et leurs orientations. Nous avons également mis en place d’autres services collectifs comme un club d’entraide et un atelier de travail collectif ouvert aux demandeurs d’emploi ainsi qu'un espace "Agir et Entreprendre", dispositif complet sur la création d’entreprise allant de l’information au co-working.

ToutEduc : Jouez-vous un rôle dans le SPRO (le service public régional d'orientation) ?

Sophie Bosset-Montoux : Oui, nous faisons partie de la commission "service public régional à l’orientation (SPRO)" et nous avons signé la charte. Nous collaborons donc avec les missions locales, Pôle-emploi, Cap-emploi, les cités des métiers, l'APEC, les OPACIF..., à la mise en place d'expérimentations avant une généralisation l'an prochain.

ToutEduc : Vous n'avez pas cité l'Education nationale ?

Sophie Bosset-Montoux : Non. Elle est signataire de la charte, mais en tant que contributeur... C'est dommage.

ToutEduc : Quels enjeux vous êtes-vous fixés pour les prochaines années ?

Sophie Bosset-Montoux : Ramener l’établissement à un équilibre financier sous trois ans figure bien sûr parmi mes priorités. Cela passe par la mise en place d'un pilotage budgétaire et la signature avec notre tutelle, la DJEPVA [direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, rattachée depuis quelques semaines à l'Education nationale, ndlr] de deux CPO, conventions pluriannuelles d'objectifs, une CPO régionale et une nationale, qui nous garantit pour trois ans nos ressources Etat. La Ville de Paris est également un partenaire financier très important. Les subventions représentent quelque 43 % de nos ressources, pour le reste, nous avons les abonnements du réseau et de nos partenaires , qui utilisent notre documentation, ainsi que la collecte de la taxe d’apprentissage.

ToutEduc : Vous ne citez pas la Région ?

Sophie Bosset-Montoux : Non, nous avions une convention triennale que le nouvel exécutif a dénoncée implicitement, sans nous le signifier. Cela représente un déficit de 300 000 €. Cela dit, ce n'est pas en attendant que les comptes soient rétablis que nous sortirons d'une spirale du déclin, faute de projets et d'investissements.

ToutEduc : Quels sont vos autres projets ?

Sophie Bosset-Montoux : Redonner au CIDJ sa place sur le devant de la scène. Nous avons un potentiel extraordinaire tant par la qualité de ses personnels que par ses ressources. Mais il faut encore mieux valoriser le travail de fond, le rendre visible à travers des services, répondre à l’attente toujours plus exigeante du public, en particulier celui des jeunes. Nous travaillons actuellement à la réorganisation de notre hall d'accueil et à la refonte du site, afin de le rendre accessible aux nouveaux usages, les utilisateurs le consultent de plus en plus depuis une tablette ou un smartphone.

Nous devons aussi nous rapprocher des acteurs du réseau. Nous avons préparé d'ailleurs un argumentaire pour les aider à défendre leurs structures auprès des élus locaux. Nous souhaitons démarrer 2018 avec une nouvelle charte de communication et une réflexion autour de la ligne éditoriale. Nous venons de lancer une newsletter d’actualité sur la jeunesse, "Un œil sur la jeunesse", articulant une synthèse des sources officielles avec la réalité du terrain observée au CIDJ et dans le réseau Information Jeunesse. Ces publications préfigurent la construction d’un observatoire de l’information jeunesse, destiné à affiner la connaissance de ce public et ainsi faire évoluer et adapter si nécessaire les services et produits que nous proposons, mais aussi à fournir des outils à la puissance publique pour la définition de ses politiques jeunesse.

ToutEduc : Votre démarche rappelle les stratégies d'entreprise...

Sophie Bosset-Montoux : C'est vrai, je ne viens pas du service public, mais du monde de l'entreprise, j'ai été DRH et j'étais directrice de la "Place des métiers" à la chambre de commerce et d'industrie de Seine et Marne. Mon profil a surpris les personnels quand je suis arrivée, mais j'espère qu'ils ont compris que j'étais là pour consolider et développer le CIDJ, en les impliquant dans cette dynamique positive et dans cette adaptation aux nouveaux besoins de notre public. Il recherche un accompagnement humain et personnalisé à l'heure d'Internet et de la surabondance d'informations.

Le site du Centre d’Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ) ici

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