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Vers un statut d’ "étudiants des métiers" pour les apprentis en "mobilité longue" en Europe ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 04 juillet 2017.

"Simplifier", "Démocratiser", "Sécuriser", ce sont les trois maîtres-mots répétés par Jean Arthuis, député européen, à propos de "la mobilité longue des apprentis en Europe", lors d’une conférence de presse hier lundi 3 juillet au Sénat. Initiateur du projet pilote lancé en 2016, il venait de réunir "les centres de formation du consortium European Apprenticeship Ambassadors et les nouveaux partenaires qui ont souhaité rejoindre l’expérimentation sur le 2eme appel à projet".

Le projet pilote, placé sous l’égide de la Commission européenne, aura permis en 2016 et 2017, à des acteurs de la formation professionnelle d’expérimenter la mobilité longue des apprentis, c’est-à-dire la poursuite du parcours de formation en alternance dans un autre pays européen pendant une période continue de 6 à 12 mois. Jean Arthuis constate qu’aujourd’hui, "malgré la volonté des institutions européenne, le compte n’y est pas", puisque "les programmes de mobilité transnationale dont bénéficient les jeunes en formation professionnelle, tous dispositifs inclus, portent sur des durées courtes, 34 jours en moyenne".

Plus de dispositifs que d’Etats membres

Si le programme Erasmus+ prévoit des possibilités, "la mobilité se heurte à la spécificité du statut des apprentis", souligne le député européen. Il précise : "le premier problème tient à la très grande diversité de la formation professionnelle en Europe et notamment de l’apprentissage au point qu'il y a autant voire plus de dispositifs que d’Etats membres". Autre frein : le contrat de travail. "C’est le cas des apprentis français, ce qui conduit à des conflits de normes juridiques entre le droit du pays d’origine et le pays qui accueille l’apprenti pendant sa période à l’étranger."

Partant des premiers retours d’expérience positifs des centres de formation professionnelle de 12 pays européens, Jean Arthuis et Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du Devoir et du Tour de France, coordinateur du consortium, annoncent "une initiative prometteuse" de la Commission européenne puisqu’elle appuiera dès 2018 avec Erasmus Pro, la mobilité de longue durée des apprentis.

Un contrat de "parcours international"

Néanmoins les obstacles subsistent et le consortium propose notamment la création d’un contrat d’apprentissage particulier, dit "parcours international" qui prévoirait, dès sa conclusion, la période de mobilité. Le jeune à l’étranger deviendrait "un étudiant des métiers", son statut de travailleur serait mis en veille et il serait placé à égalité avec les étudiants bénéficiant des bourses Erasmus. Jean Arthuis insiste aussi sur "la nécessaire validation des compétences entre les pays et l’harmonisation des certifications".

Afin d’encourager les Etats à "bouger les lignes", le consortium a créé le site internet Euro App’ sur lequel les visiteurs sont encouragés à signer un appel pour soutenir la mobilité européenne des apprentis.

Colette Pâris

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