Scolaire » Actualité

Baccalauréat : préavis de grève d'une intersyndicale de l'académie de Besançon

Paru dans Scolaire le jeudi 08 juin 2017.

Le préavis de grève date du 2 juin 2017. Pour autant, l'intersyndicale SNES-FSU, SNFOLC, SNALC, Sud-Éducation et CGT qui l'a déposé auprès du recteur de l'académie de Besançon pour le 23 juin, premier jour des épreuves orales anticipées de français (EAF), avait fait part de son mécontentement avant. Reçue d'abord le 30 mai par la secrétaire générale et l'IA-IPR, celle-ci a obtenu gain de cause sur une partie des points de tension qu'elle a soulevés, améliorations dont le recteur, Jean-François Chanet, s'est fait l'écho via un communiqué de presse envoyé ce jeudi 8 juin 2017. Néanmoins, une partie des préconisations du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ministériel de novembre 2016 n'est toujours pas mise en oeuvre, selon les informations données à ToutEduc par Nathalie Faivre, la co-secrétaire académique du SNES. Selon elle, ce sont en moyenne 15 candidats qui devront être interrogés à l'oral chaque jour par chaque examinateur, contre les 11 candidats par jour recommandés par le CHSCT.

La co-secrétaire reconnaît néanmoins que des améliorations ont été apportées, alors même que, lors de l'audience, on leur avait affirmé qu'il n'existait "aucune marge de manœuvre". Parmi elles, figurent la convocation de 19 enseignants supplémentaires et le fait que, désormais, "les enseignants concernés auront en moyenne à corriger 8 copies par jour, 10 pour les commissions les plus chargées". Nathalie Faivre indique qu'avant l'interpellation du rectorat par l'intersyndicale, 144 enseignants, soit 6 de moins que l'année précédente, étaient convoqués, sur un potentiel de 238 professeurs de lettres modernes et classiques que compte l'académie, alors même que cette année, précise-t-elle encore, ce sont 500 candidats de plus qui se présentent à ces épreuves.

Comme le précise le rectorat, les journées ont par ailleurs été ramenées à 5 jours d'interrogation maximum, le délai de correction allongé de 3 jours (remise des copies plus tôt, le 16 juin au soir au lieu du 19 juin midi, soit 7,5 jours ouvrés), la saisie des notes repoussée du 3 juillet 12h au 5 juillet même heure. De plus, les professeurs en service partagé collège-lycée disposent de dispenses de cours en collège.

Difficulté d'accorder "une écoute de qualité" à 15 candidats par jour

Reste, selon le SNES, que les examinateurs gardent une moyenne de 60 à 66 élèves à interroger à l'oral. "Cela correspond à 7h30 à 8h de travail par jour", calcule la co-secrétaire académique. "C'est beaucoup trop, si l'on compte en outre les temps de déplacement. Il ne s'agit pas d'une question de confort mais de pouvoir travailler de façon déontologiquement correcte. C'est la répartition qui nous froisse. Car ces épreuves nécessitent une attention intense. Or, un candidat reçu à 18h n'aura pas la même qualité d'écoute qu'un candidat reçu à 8h, et un candidat reçu le 29 juin pas la même qualité d'écoute non plus qu'un candidat reçu le 23."

La solution consisterait, selon elle, à trouver d'autres examinateurs puisqu'il est impossible à ce jour de changer la répartition des candidats qui ont d'ores et déjà reçu leurs convocations. Suite au courrier du recteur, le SNES indique qu'il sera attentif aux remontées des enseignants. "Nous arrêterons si les enseignants sont satisfaits. Mais si ce n'est pas le cas, nous continuerons et nous envisageons même de poser d'autres préavis de grève pour les jours qui suivront le 23 juin", confie Nathalie Faivre qui rappelle que les enseignants ont d'autres obligations, comme la participation aux conseils d'enseignement et pédagogiques, qui se tiennent aussi début juillet pour préparer la rentrée. En outre, si le rectorat a demandé également aux chefs d'établissement "d'alléger les charges de surveillances des professeurs mobilisés", celle-ci évoque "des difficultés d'application de ces instructions localement".

Le recteur, qui évoque de son côté une "situation de l'académie est tout à fait comparable, voire plus favorable, à celle d’autres académies" en appelle "à l'esprit de responsabilité des professeurs" et précise que, "si cela se révèle nécessaire pour le bon déroulement des EAF, le rectorat n’hésitera pas à réquisitionner des enseignants".

Camille Pons

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →