Quel avenir pour l'IFE après le départ de Michel Lussault ? (confidentiel)
Paru dans Scolaire le mardi 06 juin 2017.
Selon les informations de ToutEduc, Michel Lussault devrait annoncer avant la fin du mois de juin qu'il quitte la direction de l'IFÉ (Institut français de l'éducation) pour prendre la direction de l'Institut d'études urbaines à l'université de Lyon. Avant de quitter ses fonctions et avec l'ensemble de l'équipe de direction il a proposé à l'ENS de Lyon, "un projet" que ToutEduc s'est procuré et auquel la direction de l'ENS n'a pour l'heure pas apporté de réponse.
Dans ce document, l'équipe actuelle de direction souligne que "l’histoire éducative en France a produit une segmentation et un éparpillement dommageable entre équipes de recherche, institutions de formation et arènes de pilotage éducatifs, qui n’en rend que plus nécessaire l’existence de lieux de réassurance globale tels que l’ENS-IFÉ", qui assure plusieurs missions : "être un centre national de référence en matière de recherche en éducation", proposer aux "acteurs de l’éducation une expertise de haut niveau" et les accompagner "dans la mise en oeuvre des politiques éducatives depuis leur conception jusqu’à leur évaluation", "contribuer à l’expérimentation pédagogique et à la diffusion des innovations (...)", produire des "ressources éducatives pour la formation des formateurs en éducation", développer, "en lien avec la politique internationale de l’ENS de Lyon", "une politique soutenue de relations internationales".
Des formations d'excellence
L'IFÉ, installé "au coeur de l'ENS de Lyon" dont il est un service, a aussi un objectif spécifique, "donner aux normaliens une première connaissance des terrains éducatifs" et "compléter l’excellence de [leur] formation scientifique par l’excellence d’une formation aux professions éducatives", car "ces agrégés ont vocation à être des enseignants moteurs de l’innovation, formés par la recherche, familiers de la modélisation et des procédures d’expérimentation et d’évaluation scientifique". Il met par ailleurs en place avec l'ESEN (l'école des cadres de l'Education nationale, ndlr) "un cycle de hautes études en éducation", à destination des cadres de haut niveau et qui "fera appel à des chercheurs, français et étrangers, sélectionnés pour la pertinence de leurs travaux scientifiques et de leur expertise".
Si l'IFE "entretient un réseau de partenariats très actifs avec une grand nombre d’institutions nationales" et avec de nombreux réseaux d'experts européens", sa direction estime que ses relations avec le réseau des ESPÉ (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) "ne sont pas suffisantes", même si elles sont satisfaisantes (...) De même, les collaborations avec les académies pourraient être mieux conçues et pilotées (...)".
Un contrat d'objectifs et de moyens
Pour qu'il puisse mieux assurer ses missions, son mode de gouvernance doit être stabilisé au sein de l'ENS, de même que son organisation "en unités opérationnelles, certaines pérennes, d’autres provisoires qui lui permettent de mobiliser les moyens de l’ENS, du Ministère et de partenaires extérieurs pour réaliser ses missions". Il doit aussi bénéficier "d’un contrat d’objectifs et de moyens de la part de l’ENS" qui garantisse "la continuité de ses activités" : "Ce contrat [devrait fixer] le périmètre des moyens humains et financiers de l’ENS de Lyon qui peuvent être engagés par l’IFÉ dans le cadre de la politique de l’École. Il définit aussi les modalités d’évaluation et de reporting mises en place par l’ENS-IFÉ."