N. Vallaud-Belkacem adresse ses recommandations à ses successeurs
Paru dans Scolaire le vendredi 12 mai 2017.
La ministre de l'Education nationale adresse une "lettre à [s]es successeurs sur les dix enjeux clés de la prochaine décennie pour l’éducation", sans "autre ambition que de servir, dans un état d’esprit républicain, ce [qu'elle croit] être l’intérêt général". Elle a en effet "toujours pensé que l’École de la République méritait mieux que d’être l’éternelle victime des alternances politiques" et elle plaide pour un accord "sur l’essentiel" qui garantirait "à l’École de la République une politique publique stable dans la durée".
Elle estime que "le développement professionnel des professeurs, en lien avec les progrès des recherches scientifiques doit être au coeur du projet éducatif de la Nation", elle plaide pour le dispositif "plus de maîtres que de classes", pour la recherche en éducation avec les Instituts Carnot et les Espé, pour un lycée polyvalent qui regroupe les différentes voies de formation, pour les différentes formes de l'allocation différenciée des moyens et pour favoriser la mixité sociale, pour une mobilisation en faveur des valeurs de la République, pour la lutte contre le décrochage et le "bien-être" à l'école, pour une ouverture en direction des parents, des collectivités, des associations et des entreprises, pour une démocratisation de l'enseignement supérieur, pour mettre la recherche au service de l'innovation.
Et surtout, elle en appelle aux qualités morales de ses successeurs, pour qui "rien ne sera possible (...) sans une passion personnelle sincère et viscérale pour l’École de la République", puisque "le débat public sur l’éducation est piégé". Ils devront "affronter au quotidien, sans se désespérer ni rien mépriser, un bruit de fond fait de polémiques permanentes" et "ne jamais renoncer à faire face aux fake news propagées par les réseaux sociaux en continu, aux procès d’intention, à la mauvaise foi caractérisée" et continuer pourtant "à faire confiance à l’ensemble des acteurs de la communauté éducative". Elle conclut "Affrontez tous les jours cette mer démontée du débat sur l’éducation en même temps que vous agissez car sinon, vous n’aurez plus qu’une seule chose à faire: rien. C’est arrivé à d’autres par le passé."