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Le SE-UNSA porteur d'un modèle éducatif et politique (Christian Chevalier)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 28 mars 2017.

"Notre ennemi c’est le Front National (...) il faut tout mettre en œuvre pour empêcher sa victoire à la présidence de la république" tandis que le SE-UNSA porte un tout autre modèle de société, "un modèle où les organisations syndicales, mais aussi les autres corps intermédiaires, le monde associatif ou mutualiste, portent et mettent en cohérence auprès des pouvoirs publics la parole citoyenne pour qu’elle soit comprise et entendue". Ces formules donnent la tonalité, à la fois très politique et très combative, mais aussi par moments lyrique, du discours que Christian Chevalier prononce, ce 28 mars, à l'ouverture du congrès du syndicat UNSA des enseignants dont il est encore le secrétaire général.

Il considère que le mandat syndical qui s'achève, le dernier en ce qui le concerne puisqu'il n'est pas candidat à sa succession, "se superpose très largement avec l’activité du quinquennat" qui s'achève et dont le bilan est "exceptionnel". Il considère qu'en quelques années, notre système éducatif a été "modifié en profondeur" alors que, depuis 1997, il n'avait "cessé de se dégrader au détriment des plus démunis", l'action des ministres qui se sont succédé se résumant à "des raccommodages et des emplâtres de circonstances".

Le collège n'est plus le petit lycée

La "loi Peillon", "largement discutée en amont avec l’ensemble des acteurs représentatifs", a porté "une vision politique systémique". Elle a tranché une question restée trop longtemps sans réponse : "Le collège s’inscrit désormais dans la logique des apprentissages entamés à l’école primaire. Exit le petit lycée à entrées essentiellement disciplinaires et à visée sélective", le concept d’ "école fondamentale" porté par le SE "trouve enfin sa concrétisation". Christian Chevalier évoque aussi les nouveaux programmes, la priorité au primaire, le plus de maitres que de classe, "la mise en place du PEDT, le projet éducatif de territoire" qui représente "un basculement majeur" puisque "le temps de l’enfant est enfin pris dans sa globalité".

S'agissant des personnels, il cite le rapprochement des régimes indemnitaires entre le premier et le second degré, la remise à plat de tous les régimes indemnitaires, le PPCR, "la remise à plat des fameux décrets de 50", un dialogue social "permanent et d’une densité rare", du moins pour les organisations qui l'ont accepté. Le responsable a des mots très durs et parle d' "imposture" pour caractériser celles qui se plaignent "de l’indigence du dialogue social" alors que, pour elles, "il ne se résume, en tout et pour tout, qu’à la seule lecture d’un sinistre et interminable monologue", à des "positionnements de mauvaise foi", "sectaires", "irresponsables et dangereux". 

Des rectorats comme des baronnies

Tout n'est pas parfait pour autant. Au plan national, "demeurent de nombreuses insatisfactions, des regrets et des ratés", et plus encore au plan local. "Le dialogue social y demeure trop souvent indigent". Sans les citer, Christian Chevalier vise à l'évidence certains rectorats qui se vivent comme des "baronnies autonomes" et qui interprètent à leur guise "les annonces faites rue de Grenelle".

Il évoque aussi des réformes qui vont, très progressivement, porter leurs fruits et qui "peuvent, à bas bruit, bouleverser à terme notre système éducatif", une double "révolution culturelle" qui "mettra du temps à s’installer". C'est d'abord "la reconnaissance du travail des personnels exerçant en éducation prioritaire (...) Pour la première fois, la gratitude de la nation, en termes de décharge de service, de régime indemnitaire, ou de priorité d’accès à la classe exceptionnelle, concerne ceux qui, chaque jour, se collent à la difficulté scolaire et au déclassement social, endurent les incivilités et parfois la violence, mais ne renoncent pas et s’échinent à inventer et à innover dans de telles conditions". De même, les nouvelles formes de l'évaluation créent "les conditions d’une professionnalité apaisée".

Le premier et du second degrés mélangés

Cette question revient sous une autre forme quand Christian Chevalier évoque "la réforme des rythmes ou celle du collège" que le syndicat a soutenues malgré les "bourrasques" qu'elles ont provoquées. "Des adhérents fidèles, parfois militants, nous ont quittés". Pourtant, les élections professionnelles de 2014 ont permis au SE de gagner "en voix" et "en sièges", remarque-t-il, estimant que cette progression s'explique par "une orientation politique rectiligne". "Depuis trois ans maintenant, c’est comme jamais que nous recrutons de nouveaux adhérents (...) Le SE-UNSA ressemble de plus en plus à ce que ces concepteurs avaient imaginé. Un rassemblement de femmes et d’hommes (...) du premier et du second degrés mélangés, porteur d’un projet commun pour les élèves et les personnels".

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