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Un logiciel pour réduire la ségrégation scolaire (étude)

Paru dans Scolaire le vendredi 24 mars 2017.

Est-il possible techniquement de concilier proximité de l’établissement scolaire et mixité sociale dans un environnement urbain fortement ségrégué ? Les chercheurs Nico Hirtt et Bernard Delvaux répondent par l’affirmative, dans une étude publiée dans Les Cahiers de recherche du Girsef (Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l’éducation et la formation de l’Université catholique de Louvain), datés de février 2017. Ils ont mis au point un logiciel et l’ont testé sur des données relatives à l’enseignement primaire ordinaire de la région bruxelloise.

Résultat : "avec certains réglages du logiciel, il est possible, pour les Bruxellois scolarisés en primaire, de ramener la distance moyenne domicile-école à 910 m, contre 1,3 km actuellement, tout en abaissant significativement les indices de ségrégation sociale et en éliminant pratiquement les ‘écoles ghettos’ ", affirment Nico Hirtt et Bernard Delvaux. Avec une distribution résidentielle inchangée, cet outil permettrait donc de réduire sensiblement la ségrégation scolaire, prouvant ainsi que "la ségrégation scolaire n’est pas le pur reflet de la ségrégation résidentielle".

Un processus d’affectation relativement contraignant 

Néanmoins, ce modèle reste encore perfectible selon les chercheurs. Il conviendrait notamment d’introduire dans l’algorithme d’autres paramètres "probablement incontournables" : la fratrie ; le temps et le coût du parcours ; éventuellement la distance entre l’école et le lieu de travail des parents… Pour développer cet outil, il reste aussi à "faire accepter une plus grande mixité des publics via un processus d’affectation relativement contraignant", reconnaissent les auteurs. En Belgique, l’affectation des élèves reste basée sur le libre choix des familles.

Dans cet objectif, ils jugent primordial de "développer chez les parents d’autres demandes qu’une école aidant leur enfant à se positionner dans la compétition sociale". Et de résumer : "Il ne fait aucun doute que l’opinion accepterait bien plus volontiers l’idée d’une mixité des écoles si elle attendait de l’école qu’elle prépare les enfants à une société démocratique privilégiant l’égalité des places, plutôt que l’égalité des chances d’accéder aux rares places prestigieuses".

L’étude est consultable ici

Diane Galbaud

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