"Faire réussir tous les élèves, un défi majeur" (Livre blanc du SNUIIP)
Paru dans Scolaire le jeudi 16 mars 2017.
Jugeant que l’éducation occupe bien peu de place dans les débats à la veille de la présidentielle, le SNUIPP publie ce 16 mars un Livre blanc intitulé "Une vraie ambition pour l’école publique". "Faire réussir tous les élèves : c’est le défi majeur qui se pose encore et toujours à notre école", insiste le syndicat FSU du 1er degré. Et pourtant, "malgré les réformes successives, l’empilement des politiques éducatives, les avis des experts ou proclamés tels, l’école reproduit les inégalités".
Première cause : "l’école primaire publique est financièrement sous-dotée". Le SNUIPP relève que "depuis 1996, la part des richesses produites (PIB) consacrée aux dépenses d’éducation a diminué, passant de 7,6% à 6,8%. La dépense par élève dans le primaire étant inférieure de 15% à la moyenne de l’OCDE et de 30% à la moyenne des onze pays comparables à la France". Pour que la France rattrape son retard, le syndicat demande "la programmation d’un plan d’investissement de 6 milliards d’euros affecté au premier degré".
Trop d’élèves par classe
Selon le SNUIPP, la France est aussi le pays où le nombre d’élèves par classe est particulièrement élevé : "supérieur de 2,2, par rapport à l’Allemagne et jusqu’à 3,8 par rapport à la Finlande". Ce qui nécessite "la programmation d’un plan pluri-annuel de recrutement de plusieurs dizaine de milliers d’enseignants". L’objectif étant de réduire à "25 le nombre d’élèves par classe en élémentaire et 20 en éducation prioritaire" (ce qui correspond au programme de B. Hamon, ndlr).
En maternelle, "si les enseignants jugent positivement les nouveaux programmes de 2015, portant un regard bienveillant sur les progrès et les évolutions des élèves, ils pointent un manque de formation notamment sur les nouvelles modalités d’évaluation". Baisse des effectifs, l'extension à la maternelle du dispositif "Plus de maitres que de classes", le SNUIIP revendique aussi "le droit pour les parents de scolariser, dans toutes les écoles et dans les meilleurs conditions, les enfants de moins de trois ans".
L’équipement numérique ne suit pas
A propos du développement du numérique à l’école, le syndicat affirme que "l’équipement concret des écoles ne suit pas". Il ajoute : "Equipement et maintenance étant à la charge des communes, on constate de très fortes inégalités d’une école à l’autre, d’un territoire à l’autre". Il souhaite la signature d’une "convention Etat-communes qui définisse les responsabilités", la création d’un "Observatoire de l’équipement et des pratiques" et le renforcement de la "formation des enseignants à l’intégration du numérique et à ses usages responsables".
En ce qui concerne la formation des enseignants, le SNUIPP demande "une formation initiale de haut niveau et le rétablissement d’une véritable formation continue". Il préconise notamment "des pré-recrutements dès la 1ere année de Licence avec une rémunération permettant de se consacrer entièrement aux études" et "un concours sous condition de licence, placé en fin de L3, avec possibilité de se présenter dans plusieurs académies".
Le syndicat insiste aussi sur la relation entre les familles et l’école et le principe de co-éducation. Il souhaite la mise en place "de dispositifs de première rentrée à l’école maternelle et élémentaire qui permettent de construire un lien positif entre l’enfant, la famille et l’école ; du temps nécessaire aux échanges avec les familles pour mettre en place ce lien ; un temps réservé aux relations entre les familles et l’école dans la formation des enseignants et des enseignantes et des espaces parents dans chaque école".
Le Livre blanc ici.