Une "start-up d’Etat" pour améliorer l’orientation (Enquête auprès des moins de 30 ans).
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 16 mars 2017.
L’Ecole des Affaires publiques de Sciences Po a présenté le 15 mars "#Inventons2017", le manifeste des moins de 30 ans pour la présidentielle. D’octobre à décembre 2016, en partenariat avec Make.org, Facebook, Les Echos et Bluenove, 25 étudiants de l’école ont lancé un appel aux jeunes pour identifier leurs principales préoccupations.
A l’issue de cette consultation, qui a mobilisé plus de 40 000 jeunes et fait émerger plus de 4 000 propositions, les étudiants ont sélectionné cinq propositions qu’ils comptent soumettre aux candidats à la présidentielle. Les moins de trente ans souhaitent notamment "sortir de la société du jetable en allongeant la durée de vie des produits", "réussir son lancement dans la vie active avec la Dotation tremplin", organiser "des assises citoyennes pour un contrôle démocratique renouvelée", créer "un parcours national citoyen pour tous les jeunes de 11 à 18 ans".
De nouveaux modules d’orientation
En matière d’éducation, ils veulent "améliorer les dispositifs d’orientation au collège pour renforcer l’accessibilité des carrières pour tous". Pour cela, ils demandent la création de "nouveaux modules dès la sixième, animés par les professeurs principaux, dans lesquels interviendront des professionnels, des anciens élèves et des parents d’élèves". Ils attendent aussi "une plateforme en ligne proposant des contenus ludiques et éducatifs aux élèves et aux parents, conçue pour approfondir la connaissance de soi et procurer une information actualisée et complète sur les cursus et les métiers qui existent, ainsi que sur les aides".
Ces mesures devraient permettre de "réparer la panne de l’ascenseur social en luttant contre les inégalités d’information et le poids des déterminismes, en lien avec les parents" ; de "permettre à chaque enfant de trouver sa vocation en combattant l’autocensure" et de "promouvoir la solidarité et la transmission intergénérationnelle en responsabilisant les entreprises et les anciens élèves".
Un coût de 130 millions d’euros
Les modules d’orientation en 6e et 5e seraient axés sur la découverte de soi et l’éveil au monde professionnel (2h/mois) et en 4e et 3e sur la découverte des parcours scolaires et des filières métiers (4h/mois). La plateforme numérique agrègeraient et hiérarchiseraient les contenus existants. "Les filières professionnelles seraient étroitement associées afin d’établir les statistiques fines et de façon régulière. Une start-up d’Etat sera chargée de réunir les acteurs pour la création des contenus et la conception de la plateforme".
Les jeunes de moins de trente ans proposent que ces deux dispositifs soient d’abord testés sur un territoire lors d’une phase d’expérimentation de deux ans, à partir de la rentrée 2018, auprès de 50 établissements volontaires sélectionnés de manière "randomisée" (aléatoire) et généralisés à la rentrée 2020. Ils chiffrent le coût de ces mesures à 130 millions d’euros.