"Les enseignants ont recours au numérique s’ils y trouvent du sens" (thèse)
Paru dans Scolaire le dimanche 12 mars 2017.
Non, les enseignants ne rechignent pas à utiliser les outils numériques, constate Anne-Sophie Bellair dans une thèse soutenue à l’université de Limoges en décembre 2016. Contre toute attente, l’intégration du numérique à l’école "fait même l’unanimité" parmi eux, relève-t-elle à l’issue d’entretiens menés avec des professeurs de collège. Néanmoins, leur utilisation de ces technologies reste limitée…
Comment expliquer cette situation ? Selon la chercheuse, elle n’est pas liée à une résistance à ces supports, mais plutôt à une perception différente de celle de l’institution scolaire et des "discours dominants". Ainsi les enseignants tendent à démythifier ces outils, ne croyant pas au "miracle" et "prenant souvent le contrepied des valeurs mythiques de la cybernétique".
Le numérique ne fonde pas le projet pédagogique
Comment utilisent-ils ces technologies ? "Au même titre qu’un manuel, les enseignants ont recours au numérique s’ils y trouvent du sens et si cela correspond à leurs visées, leurs attentes et leurs objectifs", note Anne-Sophie Bellair.
Autrement dit, ces outils "peuvent trouver leur place dans un projet pédagogique mais ne le fondent pas", résume la chercheuse. Et de souligner : "Pour la majorité des enseignants interviewés, faire usage du numérique ne suffit pas, c’est même secondaire, le plus important étant de transmettre à leurs élèves les savoirs relatifs à leur matière".
La thèse est consultable ici
Diane Galbaud