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Numérique éducatif et Eduspot-France: bilan et perspectives de N. Vallaud Belkacem

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le jeudi 09 mars 2017.

"Le numérique c’est maintenant", déclare Najat Vallaud-Belkacem hier mercredi 8 mars à l’occasion de l’ouverture de la première édition d'Eduspot-France (voir ToutEduc ici). La ministre de l'Education nationale ajoute : "C’est pour cette raison qu’il est si important de s’en emparer pleinement, dès aujourd’hui." Mais "réussir l’entrée du monde de l’éducation dans le numérique" suppose "une dynamique collective" : "Nous avons besoin d’évènements consacrés au numérique éducatif, qui viennent, tout au long de l’année, nous offrir des temps de partage, d’échanges et de réflexions". Elle "[se] félicite de la création de ce nouvel évènement, auquel [s]on ministère apporte son soutien". Elle remercie l'Afinef (l'association des industriels du numérique éducatif) qui a su "fédérer de nombreux acteurs", y compris à l’international puisque sont accueillies des "délégations étrangères, venues d’Algérie, de Côte d’Ivoire, d’Haïti, du Liban, de la Tunisie, d’Italie, et de Roumanie, ainsi que les délégations permanentes auprès de l’Unesco du Sénégal et de la Côte d’Ivoire". La représentante de la Commission européenne est également présente.

La ministre brosse à grands traits "la cohérence" de la politique qu'elle a "initiée à travers le plan numérique pour l’éducation". C'est un point qu'elle a repris ce jeudi 9 mars en donnant la définition d'un "collège connecté" : un établissement dont les élèves sont dotés d'équipements numériques, dont les enseignants sont formés, et où les ressources numériques mises à leur disposition "font partie du quotidien". Elle justifie cette politique : "Ce que l’on acquiert, à l’École, dans nos salles de classe, dans les différentes disciplines, c’est une maîtrise : maîtrise de la langue, maîtrise du calcul, maîtrise de l’expression orale et écrite, connaissances, aussi, de l’histoire, de la géographie. De la même façon, les élèves doivent avoir une véritable maîtrise du numérique"

Les éléments constitutifs du "plan numérique"

Dans le dossier de presse qui accompagne la publication de la "circulaire de rentrée 2017", elle rappelle les différents éléments du "plan numérique" :

- "Pour mesurer précisément l'impact du numérique sur la qualité des apprentissages (...), 22 projets innovants, associant des acteurs de terrain et des équipes de recherche, ont été soutenus dans le cadre du projet e-FRAN" (pour "espaces de formation, de recherche et d'animation numérique"). Dans son discours, elle ajoute "les instituts Carnot de l’éducation, qui seront bientôt présents dans chacune de nos régions".

- L'introduction dans les programmes scolaires de "l'éducation aux médias et à l'information" et de l'enseignement de la programmation au collège, de l'informatique au lycée, et la mise en place progressive à partir de l'an prochain, d'un "nouveau référentiel d'évaluation" des compétences correspondantes.

- La formation des enseignants, trois journées pour les professeurs de collège, et 265 parcours sur M@gistere, mais aussi (dit-elle dans son discours) les MOOCs de la collection E-FAN (enseigner et former avec le numérique) et "la collection consacrée à l’orientation".

- L'offre gratuite de ressources numériques.

Les collèges numériques

Devant les industriels du numérique, elle dit avoir examiné le jour même, avec le Commissariat général à l’investissement, "les premiers résultats du dernier appel à projets 'collèges numériques ' (...). Notre objectif pour la rentrée 2017 est d’atteindre 50% de collèges numériques sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, nous avons 221 collèges et 239 écoles supplémentaires qui s’engagent dans le plan numérique. Les indications qui nous remontent actuellement des départements me laissent penser que ces 50% seront bien atteints pour la rentrée prochaine."

Dans le dossier, le ministère rappelle que le PIA (programme d'investissements d'avenir) "accompagne les départements pour équiper en outils numériques" les collégiens : "191 M€ sont programmés en 2017 et près de 400 M€ ont été inscrits à partir de 2018 dans le PIA3". Sont déjà équipés 1 668 collèges, 1 817 écoles, 200 000 élèves.

Les départements ruraux

Le dossier ajoute que "deux appels à projets sont ouverts aux collectivités territoriales", et qu' "un accompagnement spécifique à hauteur de 25 M€ a été prévu pour soutenir l'effort des départements ruraux et assurer le cofinancement des infrastructures numériques indispensables" tandis qu'un 3ème appel à projet, "décidé lors du 3ème comité interministériel aux ruralités, sera prochainement lancé pour développer les usages numériques dans les écoles primaires en milieu rural". 50 M€ seront ainsi "affectés à partir du PIA pour sélectionner les projets porteurs d'innovation pédagogique élaborés conjointement par les écoles et les communes". Dans son discours hier, la ministre précise que "c’est 10 fois plus que ce que nous avions prévu il y a 5 ans" et qu'une "première phase de préfiguration est lancée dès ce printemps 2017": "il s’agit de sélectionner une centaine de projets que nous accompagnerons au plan financier à hauteur de 50% des dépenses, jusqu’à un plafond de 7000 euros".

Elle estime qu' "un véritable mouvement s’est enclenché" et que "l’État s’est donc engagé pour cofinancer les équipements et les infrastructures". Pour elle, la question du débit "est tout sauf anecdotique" puisque "sans infrastructure à la hauteur, les meilleures pratiques restent des théories". Elle précise que "des départements devraient ainsi s’engager pour 100% de leurs collèges avec le dispositif spécifique à la ruralité : l’Aisne, le Cantal, la Haute Savoie, Le Loir et Cher, les Vosges, les Deux Sèvres, ou encore la Vienne. Ce sont au total plus de 600 000 élèves qui seraient équipés à la prochaine rentrée scolaire." 

La confiance, un fonds, un ministère plus ouvert

Mais le développement du numérique suppose "une autre chose, essentielle, la confiance". Une "charte de confiance" a été élaborée et est actuellement examinée par la CNIL. Elle constituera "un outil de présentation lisible et intelligible des contraintes et des obligations qui sont les nôtres en termes de sécurisation des données des élèves".

Il suppose aussi des moyens et la ministre "salue la création du nouveau fonds Educapital" en même temps que "la fécondité des incubateurs, comme schoolab (...) Nous avons, aujourd’hui, en France, entre 300 et 350 start-up, et la Caisse des Dépôts et EDFAB nous les donnent à voir ici, à Eduspot, avec leur observatoire".

Elle ajoute que "le ministère a évolué", qu'il "s’est montré plus ouvert, a monté des partenariats d’expérimentation, et (qu'il) contribue à mettre en valeur la filière du logiciel libre".

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