Co-enseignement : un partage d'expertise en toute égalité et transparence (Philippe Tremblay, conférence de consensus du Cnesco)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 09 mars 2017.
Qu’est-ce que le co-enseignement ? Philippe Tremblay, professeur en sciences de l'éducation à l'université Laval à Québec (Canada), présente ses caractéristiques lors de de la conférence de consensus du Cnesco (Conseil national d'évaluation du système scolaire) sur la différenciation pédagogique, ce 8 mars. Tout d’abord, il le distingue de la co-intervention qui, elle, concerne deux professionnels travaillant pour le même groupe d’élèves, mais sans partager les mêmes objectifs. Par exemple, un enseignant dispense ses cours d’un côté, tandis que de l’autre, un intervenant apporte une aide spécifique à un élève (auxiliaire de vie scolaire, orthophoniste, psychologue…), à l’intérieur ou à l’extérieur de la classe. Ce "remédiateur" agit pour "réparer" une situation, du fait d’un trouble de l’élève.
Pouvant être utilisé sur le plan pédagogique, ce dispositif se révèle efficace si les conditions exigées sont bien réunies, souligne Philippe Tremblay. Néanmoins, il présente plusieurs inconvénients : il est coûteux, peut conduire à une stigmatisation de l’élève dans la classe et déresponsabiliser l’enseignant. Par ailleurs, il manque de transparence car les deux professionnels ignorent leur travail respectif.
Égalité et transparence
Le co-enseignement, lui, s’apparente davantage à "un soutien au professeur en difficulté", basé sur le volontariat. Dans cette optique, deux enseignants se répartissent un même espace. Dotés de responsabilités semblables, ils visent des objectifs communs. Ils partagent leur expertise et travaillent en toute égalité et transparence.
Concrètement, ils peuvent se diviser la classe en deux, chacun se chargeant d’une discipline, ou peuvent travailler en atelier. Autre option : la constitution d’un grand groupe et d’un petit groupe dédié à de la remédiation, ou à l’inverse, à un approfondissement. Quels sont les atouts de ce dispositif ? Suivant certaines études, les résultats des élèves s’amélioreraient en mathématiques et en sciences et les écarts entre eux s’amenuiseraient.
Diane Galbaud