Effectifs dans le second degré : la démographie, le droit au redoublement en terminale... (DEPP)
Paru dans Scolaire le mercredi 08 mars 2017.
Les effectifs du second degré vont augmenter en 2017, "essentiellement pour des raisons démographiques" qui expliquent "90 % de la hausse prévue", plus 50 000 élèves, les 10% restants s'expliquant par des mesures de politique éducative, "notamment le droit de redoubler pour les élèves recalés la première fois au baccalauréat et la baisse du redoublement en CM2", estime la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale vient en effet de publier ses prévisions pour la rentrée à venir et pour la rentrée 2018, qui verrait les effectifs des collèges et des lycées augmenter de 17 000 élèves.
Les générations nées en 2006 (829 000 naissances) et 2007 (819 000 naissances) "arriveront dans les établissements du second degré aux rentrées 2017 et 2018", ce qui provoquera une hausse des effectifs en 6ème de 2,3 % cette année, mais une légère baisse, - 0,2 %, l'an prochain. Au total, le premier cycle verra ses effectifs augmenter de 0,8 et 0,9 %.
+ 36 000 élèves dans les terminales générales et technologiques
"Les formations générales et technologiques en lycée connaîtront une forte hausse à la rentrée 2017" (environ 30 500 élèves supplémentaires, + 1,9 %, à comparer toutefois aux près de 50 000 élèves supplémentaires de 2016) puis une baisse "modérée" (- 0,3 %). L’augmentation des effectifs sera concentrée en 2017 sur la seule classe de terminale (36 000 élèves) avec l’arrivée de la génération 2000 et l’augmentation des réinscriptions après un premier échec au baccalauréat : "La proportion de recalés au baccalauréat général et technologique s’étant réinscrits à la rentrée 2016 a progressé de 2,5 points par rapport à 2015 pour s’établir à 79 %. Pour les deux prochaines années, la tendance devrait se poursuivre, notamment dans la voie technologique où la réinscription est plus faible".
Les effectifs des formations professionnelles en lycée diminueraient sensiblement en 2017 (- 6 500 élèves, -1 %) et 2018 (- 8 000 élèves, - 1,2 %), la baisse étant plus sensible pour les CAP (-2,4 et -2,3 %) que pour les bacs pro (0 et -0,1 %). La DEPP table sur une diminution du décrochage qui est d' "environ 10 % en fin de seconde puis autant en fin de première". Entre 2011 et 2015, les sorties en fin de seconde professionnelle ont diminué de 4 points et "sont restées stables" en 2016 en seconde mais elles ont légèrement diminué en première. "La prévision repose sur une reprise modérée de la baisse des sorties" en seconde et première. En ce qui concerne les recalés au baccalauréat, "la proportion de réinscription (...) a progressé de 4 points pour s’établir à 37,6 %", et elle pourrait "de nouveau augmenter aux rentrées 2017 et 2018 et permettrait ainsi à près d’un élève sur deux de tenter à nouveau d’obtenir le baccalauréat alors que seul un sur trois le faisait avant cette réforme visant à lutter contre le décrochage scolaire".
Les collèges privés devraient progresser
A noter que la part du secteur privé devrait rester stable, "que les effectifs des formations en collège augmenteraient proportionnellement plus en 2017 dans le secteur privé que dans le secteur public (1,7 % contre 0,5 %), conséquence d’une très légère augmentation du taux de passage entre le CM2 (secteur public) et la sixième (secteur privé) observée ces trois dernières années (de l’ordre de 0,2 point de plus chaque année, soit un taux de passage en 2016 de 10,4 % contre 9,7 % en 2013). La situation serait inversée dans le second cycle professionnel où le secteur public perdrait relativement moins d’élèves que le secteur privé (- 0,8 % contre - 1,9 %)."
La note "Prévisions d'effectifs d'élèves du second degré pour les années 2017 et 2018" est téléchargeable ici