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"Nous rassembler autour d'un pacte éducatif" (P. Balmand, avant la présidentielle)

Paru dans Scolaire le mardi 28 février 2017.

Pascal Balmand a présenté, ce 28 février, "les convictions" de l'enseignement catholique, et sa contribution au débat politique avant la présidentielle. Le secrétaire général de l'enseignement catholique considère que "l'avenir du pays se joue d'abord dans l'école", ce qui interdit "la déploration" ou les "raisonnements binaires" mais suppose la prise en compte de "la complexité". Il invite à un rassemblement "autour d'un véritable pacte éducatif" pour "une école de la fraternité", mais il ajoute aussitôt que "se rassembler n'est pas se ressembler". Pour lui, "l'égalité se fonde sur la diversification", "le commun sur le pluriel".

Il ajoute que "partir des enfants et des jeunes", qui sont "de plus en plus divers", suppose une "pluralité des pratiques", et non pas qu'on impose d'en haut "LA réforme", d'autant que "la démarche condamne ses ambitions" puisqu'on assiste à "un décalage entre ce que la réforme prévoit sur le papier et ce qu'il en advient sur le terrain". Un "cadre commun" donne des objectifs que les établissements doivent atteindre "par des voies diversifiées". Ce cadre permet d'éviter toute "dérive concurrentielle" mais aussi la construction d'un nouvel équilibre des relations entre les établissements scolaires et "la puissance publique", expression qui désigne à la fois l'Etat et les collectivités territoriales. Quant à la régulation du système, elle doit être fondée sur "une culture du contrat plutôt que sur les circulaires". L'évaluation des enseignants, des équipes, des établissements doit, elle aussi, évoluer dans une logique "d'accompagnement" et de "diagnostic partagé".

Voici les principales "pistes" que l'enseignement catholique propose "pour avancer". Elles concernent l'ensemble du système scolaire (public et privé sous contrat).

- "Autoriser plus de souplesse, y compris horaire, au cours de chaque cycle, pour permettre aux élèves de s'approprier le socle commun à des rythmes différents."

- "Promouvoir une flexibilité concertée dans l'utilisation des heures d'enseignement (...)"

- Abaisser à 3 ans "l'âge de l'obligation scolaire"

- "S'accorder sur un collège unique et non uniforme pour que les spécificités de chaque établissement (options, classes à projets, liens avec le territoire...) soient prises en compte et valorisées."

- Amender les dispositions "qui interdisent la mixité des filières et des parcours"

- "Valoriser l'apprentissage (...)"

- "Confier la pleine responsabilité de l'établissement au chef d'établissement (...)"

- "Reconnaître les nouvelles missions de la fonction de professeur (...) et donc redéfinir leurs obligations réglementaires de service."

- "Revaloriser le rôle essentiel de l'enseignant par une rémunération définie en fonction du périmètre élargi de ses nouvelles missions." 

- "Redéfinir les règles du recrutement et du statut d'enseignant, pour attirer de nouveaux talents."

- "Encourager le transfert de la compétence scolaire aux intercommunalités (EPCI)."

- "Créer les conditions pour que, sur le terrain, des partenariats entre les établissements publics et privés soient possibles."

- "Associer plus étroitement l'enseignement privé à l'élaboration de la carte des formations (...)"

- "Prendre en compte très concrètement la notion de 'besoins scolaires reconnus' en permettant les ouvertures de classes et d'établissements nécessaires (...) Programmer les moyens attribués à l'enseignement privé sous contrat en fonction du besoin scolaire reconnu (reconsidérer l'usage du 80/20)."

Interrogé sur ce point, Pascal Balmand rappelle que la loi Debré de 1959 correspondait à l'incapacité de l'Etat de faire face à la croissance démographique, d'où l'appel à l'enseignement catholique et la notion de "besoin scolaire reconnu". De manière unilatérale, en 1985, J-P. Chevènement établit la règle d'usage, qui n'est inscrite nulle part, d'une répartition des moyens d'enseignement entre public et privé sur la base de 80 % pour le public et 20 % pour le sous-contrat, principe accepté en 92 par le père Cloupet. Mais "aujourd'hui, cet équilibre n'est plus nécessairement garanti". Le SGEC se défend de vouloir "tout bouleverser" ou de se situer dans une démarche de conquête d'une part de marché, mais demande un examen plus souple des besoins qu'il se refuse, en l'état à chiffrer, puisqu'il ne sait pas combien de familles n'ont pas vu acceptée leur demande d'inscription dans un établissement privé.

Il indique toutefois que certains recteurs ont demandé au ministère davantage de moyens pour l'enseignement privé, là où l'enseignement public n'était pas en mesure de faire face à la croissance démographique et que "des maires de toutes tendances politiques" ont sollicité l'enseignement catholique pour l'implantation d'établissements privés dans leur commune.

Il fait valoir que l'enseignement privé demande à être "réellement associé" au service public et donne l'exemple du travail mené à Redon (Ille-et-Vilaine), dans le cadre de l'expérimentation de mesures pour une plus grande mixité sociale.

 

 

 

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