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Eduspot : accompagner les enseignants dans un monde en ébullition (H. Borredon, Afinef)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 01 mars 2017.

Les premières "rencontres du numérique pour l’Education" sont organisées au Palais des congrès par l'AFINEF (Association française des industriels du numérique de l’éducation et la formation) du 8 au 10 mars. Hervé Borredon, président de l'AFINEF et P-DG d'ITOP éducation (éditeur d'ENT, de contenus pédagogiques et d'outils numériques pour les écoles, collèges et lycées) répond à nos questions.

ToutEduc : Vous créez EduSpot alors qu'existe déjà le salon Educatec-Educatice. Comment voyez-vous le paysage de l'information sur le numérique éducatif ?

Hervé Borredon : EduSpot n'est pas vraiment en concurrence avec d'autres salons, car c'est un évènement d'une nature un peu différente, hybride, avec une zone d'exposition et des salles de conférence, des espaces de démonstration et d'autres réservés à des formations, éventuellement conduites par des inspecteurs généraux de l'Education nationale...

ToutEduc : Est-ce que vous ne vous distinguez pas surtout par vos ambitions ? Vous avez choisi le cadre assez prestigieux de Palais des congrès de la Porte Maillot...

Hervé Borredon : Effectivement, nous voulons rassembler l'ensemble de l'écosystème du numérique éducatif : les industriels, les collectivités territoriales, l'Education nationale à tous ses niveaux, du ministère à l'enseignant, mais aussi les organismes de formation professionnelle continue, donc l'ensemble des prescripteurs. Comme vous l'avez noté, avec cet environnement de qualité, nous offrons au savoir-faire français en matière d' "Ed-tech" une vitrine capable de rivaliser avec le BETT à Londres, nous avons d'ailleurs déjà 7 délégations étrangères inscrites, elles viennent de Tunisie, d'Algérie, de Côte d'Ivoire, de Roumanie, d'Ukraine, du Liban et de Finlande.

ToutEduc : Les journalistes reçoivent régulièrement l'annonce de nouveaux outils numériques, la dernière en date est celle de Mysoft pour un stylo qui aide les dyslexique en transposant dans une police de caractères adaptée les textes qu'ils ont à lire... Avez-vous l'impression d'une croissance exponentielle de l'offre ? Et pensez-vous que la demande, du côté des enseignants ou des familles, soit à la hauteur ?

Hervé Borredon : Le monde du numérique est en pleine ébullition. Actuellement, nous n'avons pas de gros acteurs français, mais les petits deviennent moyens et de nouveaux acteurs arrivent sur le marché, il y a une vraie dynamique et un important potentiel de croissance, en France et à l'international, même si nous sommes encore moins bien organisés que nos collègues anglo-saxons. EduSpot veut être le catalyseur de cette belle effervescence, et organiser la rencontre de l'offre et de la demande. Vous parlez d'un stylo pour les dyslexiques qui peut intéresser les familles comme les enseignants lorsqu'ils s'aperçoivent qu'un de leurs élèves est en difficulté, encore faut-il qu'il y ait un financeur, vraisemblablement la collectivité territoriale, et qu'une autorité, un inspecteur, valide le projet..

ToutEduc : Effectivement, on a souvent l'impression que l'équipement précède les usages, et que parfois, il n'y a pas d'usage...

Hervé Borredon : C'est très bien d'équiper tous les collégiens de tablettes ou d'ordinateurs, mais c'est loin d'être suffisant, et c'est l'une des ambitions d'EduSpot, accompagner les usagers, pour que les industriels partent de leus problèmes. Plus globalement, nous devons accompagner la mutation de l'Ecole vers le numérique. On demande aux enseignants de différencier et d'individualiser leur pédagogie, mais avec 30 élèves, c'est impossible. Avec des outils numériques, ça devient possible, à condition de savoir les utiliser. On peut mettre des tableaux blancs interactifs dans toutes les classes, et s'apercevoir qu'ils sont utilisés comme des tableaux noirs.

ToutEduc : Vous avez l'ambition de former des enseignants... Combien comptez-vous en recevoir ?

Hervé Borredon : Nous avons actuellement 2 500 enseignants dont les frais de transports sont pris en charge par leur académie. Tous les enseignants qui le souhaitent sont évidemment les bienvenus. Le ministère va réunir pour la première fois à ma connaissance, les 450 référents numériques en académie. Nous comptons bien susciter une dynamique, et ne pas nous adresser seulement à ceux qui sont déjà convaincus, mais avoir parmi nos visiteurs des gens peut-être un peu perdus, qui repartiront avec les moyens de faire les premiers pas avec leurs élèves. Ils ont par exemple entendu parler des "classes inversées", ils aimeraient essayer mais ne savent pas comment s'y prendre. Il faut donner des réponses à leurs problèmes, partir de la demande et non pas de l'offre.

ToutEduc : Vous avez évoqué les acteurs de la formation continue parmi vos cibles. En quoi leurs problèmes sont-ils différents de ceux de la formation initiale ?

Hervé Borredon : Pour partie, ils sont communs, mais il y a des problématiques spécifiques, sur lesquelles le BETT ne va pas. Les entreprises doivent d'une part permettre à leurs salariés de se former à de nouveaux outils, mais elles doivent aussi modifier leur organisation. Pensez à la Poste qui est en train de revoir son organisation et qui fait évoluer le métier des préposés. Là encore, nous devons les accompagner.

ToutEduc : Quel est votre budget ?

Hervé Borredon : Il est d'un million d'euros, financé à 90 % par l'AFINEF, et pour les 10 % restant par nos partenaires, essentiellement le ministère de l'Education nationale et la Caisse des dépôts.

Le site de l'AFINEF ici, d'Eduspot ici

Propos recueillis par P. Bouchard, relus par H. Borredon

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