Enseignement agricole : "Faire venir des élèves de toute la France", y compris des "quartiers" (F. Hollande)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 26 février 2017.
Lors de sa visite surprise au colloque "Quel enseignement agricole en 2025 ?" organisé au Salon de l’agriculture hier 25 février, François Hollande a d'abord répondu avec humour qu'il aurait "du temps pour réfléchir" à cette question. Plus sérieusement, le président de la République estime qu' en 2025, l’enseignement agricole "sera toujours un élément de force pour la ruralité". Un enseignement public ou privé ? : "s'il y a un domaine où existe un consensus avec les deux réseaux, c’est bien l’agriculture (…) et Stéphane Le Foll n’a pas voulu privilégier l'un des deux avec pour tous d’abord le principe de l’autonomie des établissements."
Evoquant le quinquennat, il s’est interrogé : "Y a-t-il eu assez de moyens ? 10% d’augmentation, c’est-à-dire 150 millions d’euros pris sur le budget du ministère de l’agriculture, 1 100 enseignants répartis sur l’enseignement agricole public et privé, 150 classes créées ; un effort de doublement des capacités d’accueil pour les élèves en situation de handicap." Il ajoute que le prochain quinquennat devra se pencher sur le statut du chef d’établissement et sur la revalorisation des rémunérations. Plus largement, pour le chef de l'Etat, l'enseignement agricole devra faire face aux besoins de formation "à tous les métiers des services à la personne adaptés au monde rural, ainsi qu’aux techniques agro-environnementales". Pour ces dernières, les exploitations associées aux établissements ont un rôle à jouer dans leur amélioration.
Faire venir à l'enseignement agricole les jeunes des quartiers
"Toutes les régions devront investir dans les exploitations agricoles et dans les équipements pour faire venir des élèves de toute la France" a-t-il ajouté, appelant les professionnels à s’adresser "aux urbains" : "Il y a des jeunes des quartiers à attirer, ce qui supposera aussi des internats et des structures d’accueil. Les liens agriculteurs et établissements devront par ailleurs être plus forts, les agriculteurs devant devenir des formateurs pour répondre à des exigences de niveaux plus élevées."
Enfin "en 2025", horizon qui verra l’économie du tourisme doubler, "on va certes devoir fournir des structures hôtelières mais ce sera surtout un agro-tourisme à développer". François Hollande évoque aussi "tout ce qui relève de la bio-économie et de la réexploitation des déchets".
Dans son allocution de bienvenue, le président de l’Observatoire de l’enseignement technique agricole (OETA), Henri Nallet, s’était demandé "à quel avenir former les élèves ?" en estimant que "cette question concerne aussi l’ensemble de nos concitoyens car elle touche à la fois notre façon à tous de nous alimenter, notre environnement et donc l’avenir de notre espèce".