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Les éducateurs doivent être attentifs aux situations d'inceste (livre)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le mercredi 22 février 2017.

Quelles sont les conséquences d'un inceste ? Comment le détecte-t-on ? Que dit la législation en France ? Voici quelque-unes des questions auxquelles prétend répondre le livre militant d'Isabelle Aubry, présidente fondatrice de l'association internationale des victimes de l'incester (AIVI) et Gérard Lopez psychiatre et président fondateur de l'institut de victimologie. "L'inceste. 36 questions-réponses incontournables" propose, sous une forme assez didactique, un certain nombre d'entrées sur la question, qui s'adressent aussi bien aux proches de victimes, aux victimes, qu'aux professionnels de la santé et de l'éducation.

En France, la notion d'inceste a été réintroduite dans le Code pénal par la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l'enfance. Les auteurs estiment, via une étude menée par l'AIVI en 2015 qu'il y aurait environ 4 millions de Français "survivants de l'inceste", soit 6% de la population. Cela implique que sur une classe de 24 élèves, au moins un enfant ou adolescent peut être une victime.

Comment venir en aide à une victime d'inceste ?

Mais il est très difficile de les détecter, reconnaissent les auteurs qui distillent quelques conseils à l'adresse des professionnels en contact avec de potentielles victimes. Selon eux, l'inceste provoque une "rupture biographique", qui se manifeste parfois par une soudaine chute des résultats scolaires, une phobie scolaire, voire d'autres symptômes plus physiques, comme une rapide perte ou prise de poids, des fractures ou blessures en série. Les signaux s'apparentent parfois à une crise d'adolescence sévère, mettent en garde les auteurs, qui rappellent le cas d'une victime d'inceste exclue de son collège pour conduite à risques et fugue.

Chez l'enfant, il faut préférer le recours à des questions ouvertes, estiment Isabelle Aubry et Gérard Lopez afin de ne pas "contaminer le discours de l'enfant sous la forme d'un récit": "Raconte-moi quand ça se passe bien à la maison" puis "raconte-moi quand ça ne se passe pas bien". Si l'enfant se confie, il faut poser l'interdit "il ou elle n'a pas le droit", et surtout désamorcer le sentiment de honte, de culpabilité et de gêne de l'enfant en le félicitant pour son courage par exemple. Le dépistage doit ensuite être rapidement confié à des enquêteurs.

Les auteurs plaident également pour que des campagnes de prévention destinées aux enfants dès le plus jeune âge soit mises en place, en leur expliquant ce qu'ils ont le droit de refuser et en leur indiquant les personnes susceptibles de mieux les aider lorsqu'ils veulent se confier; dans le cas de l'inceste, mieux vaut que l'adulte soit hors du cercle familial.

"L'inceste. 36 questions-réponses incontournables", Isabelle Aubry et Gérard Lopez, Dunod, 2017, 316 p

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