EPS : les garçons préfèrent-ils la non-mixité ? (étude suisse)
Paru dans Scolaire le vendredi 17 février 2017.
En Suisse, les collégiens et lycéens connaissent un enseignement à la fois mixte et séparé en EPS. Les garçons sont-ils favorables à cette non-mixité ? C’est la question explorée par des chercheurs de la Haute école pédagogique du canton de Vaud, dans une étude publiée par le journal de la recherche sur l’intervention en éducation physique et sport (numéro de janvier). Résultat : dans leur majorité (70%), les garçons interrogés se prononcent en faveur de la non-mixité. Ce constat confirme des études anglo-saxonnes déjà conduites sur ce thème.
Toutefois, la non-mixité est avant tout valorisée par les garçons affichant un niveau élevé de réussite en EPS. En revanche, elle est "moins appréciée, voire critiquée par ceux qui présentent un niveau moyen ou faible", relèvent les chercheurs. Car pour les garçons plutôt en difficulté en EPS, la mixité permettrait une meilleure participation aux activités.
Interroger les modèles de masculinité
"Les témoignages de garçons qui souffrent et qui peuvent se sentir exclus en cours non mixtes interrogent à la fois la prise en compte de l’hétérogénéité chez les garçons en contexte non mixte ainsi que les différents modèles de masculinité", souligne l’étude. En privilégiant la compétition et l’affrontement, les situations vécues en EPS diffuseraient ainsi "le message d’une masculinité unique, virile et hégémonique qui néglige pourtant la prise en compte d’autres formes de masculinité".
Les chercheurs invitent donc à "une réflexion sur la programmation des activités, sur les formes de groupements utilisés, sur les compétences méthodologiques et sociales visées ou encore sur le modèle d’évaluation prévu". Face à des adolescents "en pleine période de construction identitaire", l’objectif doit être de "respecter le développement chez les garçons d’une masculinité non pas idéalisée mais plutôt personnalisée qui favorise la construction d’une identité authentique et singulière".
L’étude est consultable ici
Diane Galbaud