Toulouse : des classes en entreprises pour en découvrir les métiers et la culture
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 27 janvier 2017.
Immersion de la totalité d'une classe durant environ trois jours, c'est le concept développé depuis 2011 par l'IUMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et sur lequel "surfe" le lycée d'enseignement général, technologique et professionnel Déodat-de-Séverac de Toulouse pour la troisième année, en envoyant chaque année une section différente chez Liebherr Aerospace Toulouse, entreprise spécialisée notamment dans les systèmes d'air des avions. L'initiative, baptisée "classe en entreprise" et développée aussi dans d'autres académies, a été présentée à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à l'occasion de sa visite à Toulouse, hier jeudi 26 janvier 2017. Objectifs : du côté des élèves, leur faire découvrir les métiers liés à leur formation, l'environnement et la culture d'entreprise, et, du côté de l'entreprise, "promouvoir les métiers de l'industrie, aider les jeunes dans l'insertion, et plus spécifiquement les métiers de Liebherr Aerospace et l'alternance", précise la représentante de Liebherr Aerospace.
En trois ans, ce sont les sections première bac pro maintenance des équipements industriels, troisième prépa pro et première bac pro électrotechnique, énergie et éléments communicants, qui se sont installées en entreprise avec deux enseignantes de lettres et d'histoire-géographie. Six collaborateurs de l'entreprise prennent en charge ces classes, la deuxième semaine de janvier, du mardi au jeudi : pour organiser la visite de l'entreprise, une formation-sensibilisation aux règles de sécurité, qualité et environnementales puis organiser des ateliers pour montrer leurs métiers.
11 classes installées en entreprises en 2016
"Une sorte de classe de neige en entreprise !", plaisante l'une des enseignantes, Agnès Goubert. "Il s'agit de les faire s'imprégner d'un métier, d'une culture d'entreprise, d'un environnement afin qu'ils puissent se projeter. Et cela peut les motiver pour une poursuite d'études". "Cela m'a montré que j'avais intérêt à poursuivre mes études", confirme d'ailleurs l'un des élèves concernés par la classe en entreprise cette année. "Car j'ai compris que je pourrai évoluer plus vite si j'ai un BTS et pas seulement un bac pro." Une autre élève indique de son côté qu'elle a pris conscience de l'importance de l'anglais "alors que l'on ne s'en rend pas forcément compte" et que l'immersion lui a "permis de voir ce [qu'elle] aimerai[t] faire plus tard".
Au-delà d'une meilleure connaissance du monde professionnel, ces partenariats peuvent constituer aussi une opportunité en matière d'insertion. À titre d'exemple, l'an passé, un élève malentendant a pu réaliser son stage dans l'entreprise.
En juin, l'ensemble des classes sont invitées par l'IUMM et le rectorat à faire une restitution de cette immersion dans le cadre de la journée des trophées de l'Industrie Cup, via un support préparé avec leurs enseignants - au lycée Déodat-de Séverac, les élèves ont préparé une chanson puis une vidéo -, devant les autres classes et les représentants des entreprises. Les classes du lycée Déodat-de Séverac y ont remporté ces deux dernières années "le prix de l'équipe".
L'an passé, dans l'académie de Toulouse, 11 classes, de la troisième à la première, mais aussi celle de l'École régionale de la deuxième chance, se sont installées durant trois jours dans 10 entreprises différentes dont Bosch, Thales Alenia Space, Rockwell Collins France et Air Support.
Camille Pons