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Les chefs d'établissement de l'enseignement libre favorables à la concertation. J-M Blanquer actualise son projet

Paru dans Scolaire le vendredi 20 janvier 2017.

"Le SNCEEL est très loin d'être un syndicat", s'exclame Eric Hans, le président du "syndicat national des chefs d'établissement de l'enseignement libre" lorsqu'il conclut, hier 19 janvier, le congrès qui avait pour thème "leadership et bien commun". Arnaud Patural, le vice-président, interrogé par ToutEduc, précise, "nous ne sommes pas dans une posture revendicative, catégorielle, nous sommes force de proposition" (le SNCEEL ne se définit d'ailleurs plus comme un syndicat, mais comme une organisation professionnelle depuis 2013). L'orateur n'en promet pas moins à ses adhérents que "des courriers vont partir" pour protester contre les convocations adressées à certains chefs d'établissement juste au moment du congrès par "les tutelles". Congrégations ou directions diocésaines ? Arnaud Patural ne souhaite pas préciser; il considère qu'un établissement fonctionne "sur un trépied", une lettre de mission de la tutelle au chef d'établissement, un OGEC (l'organisme de gestion) qui le salarie et le chef d'établissement lui-même qui met en oeuvre le projet éducatif. Il ajoute que "le trépied fonctionne" mais que, "parfois, ..."

Le congrès, estime son président, a mis en évidence la nécessité d'un "pilotage par le sens" : "ce qui est attendu de nous, c'est une vision", "notre métier évolue", et les chefs d'établissement doivent mettre "de l'horizontalité" dans leur manière d'exercer leur leadership. Arnaud Patural ajoute qu'il "ne pense pas qu'on puisse réussir de manière pérenne sans lieux de concertation" avec les personnels, dont ToutEduc lui rappelle que les syndicats se plaignent que les instances prévues ne sont pas toujours mises en place. Il fait toutefois remarquer qu'un chef d'établissement est aussi là pour arbitrer, "vérifier l'adéquation avec le projet d'établissement, tel qu'il est défini par la lettre de mission adressée par la tutelle", du fonctionnement de l'établissement et de ce qui ressort de la concertation.

Jean-Michel Blanquer futur ministre de l'Education ? 

Le discours conclusif intervenait après une longue intervention de Jean-Michel Blanquer, très applaudie, et que Eric Hans avait saluée en proposant aux congressistes son nom comme éventuel futur ministre de l'Education nationale. Pour Arnaud Patural, son syndicat ne soutient pas un candidat. Mais il ajoute : "nous le connaissons bien, il est dans une démarche de bon sens, ce qui a fait défaut ces dernières années. On ne peut pas penser l'éducation d'une manière idéologique."

L'auteur de "L'Ecole de demain" avait mis en avant plusieurs points. Il définit l'école maternelle comme "l'école du langage", ce qui supposerait "une formation spécifique des enseignants". S'agissant de la méthode syllabique, il considère que le combat est "gagné totalement grâce aux sciences cognitives", mais qu'il reste à réaliser "une homogénéité (des pratiques pédagogiques) sur le territoire". Il voit le passage du CM2 en 6ème comme un "rite initiatique", une dimension qui manque dans la manière dont a été pensé son aménagement (avec la réforme des cycles, ndlr). Donner davantage de liberté aux collèges et aux lycées implique "de desserrer la contrainte" des horaires. Il est favorable au "développement d'expériences pluridisciplinaires" (il ne prononce pas le sigle EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires), mais "sur la base du volontariat". Il y a "des éléments (de la réforme du collège) qu'il pourrai(t) soutenir", mais il dénonce, sous les applaudissements de la salle, la suppression des classes bilangues, "un scandale profond", "une insulte au travail accompli" pour en installer "dans des établissements difficiles".

Une vision de l'Homme

L'ancien DGESCO (directeur de l'enseignement scolaire) place le CDI, "la bibliothèque", "au coeur de la révolution numérique", et pour lui, le professeur documentaliste doit être "un visionnaire" qui fasse partie des adjoints du chef d'établissement. D'ailleurs, il voit celui-ci un peu comme un chef d'Etat qui aurait différents "ministres", dont le CPE et le responsable du CDI. S'agissant des formes de l'enseignement, il en distingue trois, le cours magistral, le travail collectif en petits groupes et le travail individuel. Il propose de "regénéraliser les temps d'étude, de 16 à 18h". Il inscrit son projet dans "une vision de l'Homme" qui "naît avec un potentiel exceptionnel, comme les sciences cognitives l'ont démontré", et dont l'éducation doit être "une éducation à la liberté".

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