Education : mettre fin aux controverses inutiles (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le jeudi 19 janvier 2017.
L'éducation a besoin de temps, s'exclame à plusieurs reprises Najat Vallaud-Blekacem qui présentait, ce 19 janvier, ses vœux à la presse spécialisée, à quelques mois de l'élection présidentielle. La ministre de l'Education nationale est revenue sur plusieurs polémiques, "non, nous n'avons pas réformé l'orthographe, nous n'avons pas rendu l'apprentissage de l'arabe obligatoire au CP, ni l'enseignement de la sodomie à la maternelle"... Même si elle le dit avec le sourire, elle laisse entendre qu'elle est blessée par ces polémiques inutiles, d'autant que des points de consensus existent, qui permettraient une certaine continuité des politiques éducatives. Elle rappelle des propos de Nicolas Sarkozy sur le décrochage ou de J-F Copé sur l'enseignement de l'arabe et les ELCO (enseignement des langues et cultures d'origine) qui, avant 2012, allaient au-delà des politiques mises en œuvre et critiquées aujourd'hui.
Le prédicat, les lycées en difficulté
Interrogée sur la querelle du prédicat, elle considère que ses promoteurs dénient aux enseignants leur professionnalité. Ils sont des experts de leur matière, et ils utilisent un vocabulaire spécialisé, comme tous les professionnels. On ne reproche pas aux magistrats leur langage. Ceux qui prétendent défendre les enseignants sur le mode "les pauvres, on leur complexifie la tâche", "participent de la déconsidération des enseignants".
Sur le lycée, elle comprend "bien" les inquiétudes des enseignants des établissements difficiles, et elle espère que son successeur "aura le courage" de mener à bien une réforme "aussi complète et ambitieuse" que celle du collège. Interrogée par ToutEduc, elle précise que les syndicats ne suivent pas le mouvement de grogne des professeurs de ces établissements car ils savent bien qu'une telle réforme demande beaucoup de temps et de négociations, et qu'elle ne doit pas être bâclée.
Une IGEN nommée Dasen, un livre très personnel
Interrogée lpar ToutEduc sur cette inspectrice générale nommée Dasen (ce qui est exceptionnel, voir ToutEduc ici), elle précise que c'est à la demande de l'intéressée qui voulait revenir sur le terrain, et elle l'en félicite.
En marge de ses vœux, la ministre a annoncé la sortie au mois de mars d'un livre, "La Vie a plus d'imagination que toi" (chez Grasset), dans lequel, à partir d'une phrase de sa mère, elle évoque son parcours personnel, du Maroc où elle est née à sa carrière politique, et elle dit comment elle voit l'Ecole, comme ministre et avec sa sensibilité.