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La première enquête nationale sur l'Ecole et les orphelins (Fondation OCIRP-IFOP)

Paru dans Scolaire le jeudi 12 janvier 2017.

La Fondation de l'OCIRP vient de lancer un appel à projets sur "les difficultés à aborder le deuil à l’école". L’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance vient de rendre publique, ce jeudi 12 janvier, la première enquête menée par l’IFOP sur "l’Ecole et les orphelins". Elle a été menée auprès de quelque 1 000 élèves qui ont perdu l'un de leurs parents (71 % leur père, 24 % leur mère) ou les deux (5 %) au cours de leur scolarité, et un nombre presque équivalent d'enseignants des premier et second degrés.

Seuls 56 % des enseignants savent en début d’année s’ils ont des élèves orphelins dans leur classe, et 59 % d’entre eux ont le sentiment de manquer d’informations pour gérer la situation, même si 94% "estiment être sensibles et attentifs à cette situation". Du côté des élèves, ils disent avoir redouté le retour à l’école et pourtant 73 % n'a pas manqué plus d’une semaine (31% ne manquent pas du tout !). 59 % des orphelins de plus de 15 ans ont fait "comme si de rien n'était". La question n'est pas tant d'en parler ou pas mais plutôt à qui : 71% souhaitent en parler hors école quand ils sont 39 % à vouloir en parler dans l’école

L'enquête les décrit comme "invisibles, méconnus, oubliés…", ce "qui freine significativement l’émergence et le déploiement de dispositifs de soutien dont ils auraient grand besoin". Or, si 70% des enseignants "pensent être aptes à prendre en compte cette situation", 62 % pensent ne "pas avoir la formation adéquate". Seuls 7 % d’entre eux ont abordé la question lors de leur formation initiale et 4 % en formation continue.

Des difficultés de concentration

Les conséquences du deuil sont indéniables. Jérôme Clerc (Lille-3) a relevé une difficulté de concentration ainsi que des difficultés en mémoire immédiate lors d'une recherche menée en comparant 36 orphelins avec 31 non-orphelins. La baisse est "très nette".

Les solutions ? "Il n’y en a pas de toute faites" ajoute Thierry Praud de l’association de prise en charge Pierre-Clément de Strasbourg ; "85 % des enseignants plébiscitent l’idée d’un guide des 'bonnes pratiques' donnant des conseils et des recommandations pour appréhender une situation d’orphelinage en classe selon l’âge, les causes du décès…" Pour tendre la main aux orphelins, 63 % des enseignants estiment que le sujet de la mort devrait être abordé à l’école, 80 % souhaiteraient que des sessions ponctuelles de formation ou de sensibilisation à la prise en charge des élèves orphelins soient organisées, 51 % sont favorables à l’ouverture d’un espace de parole et d’écoute ouvert aux élèves vulnérables. Le réalisateur Serge Moati, orphelin lui-même de ses deux parents lors de sa scolarité a publiquement demandé aux organisateurs de refuser le néologisme entendu dans le débat d’ "orphelinage" : "orphelinage-flicage" s’est-il offusqué, en refusant "tout formatage".

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