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"Plus de maîtres que de classes" : une réforme emblématique de la mandature (N. Vallaud-Belkacem)

Paru dans Scolaire le mercredi 11 janvier 2017.

L'introduction du "Plus de maîtres que de classes" est emblématique des réformes du quinquennat, lesquelles visent toutes à introduire "trois changements majeurs, l'individualisation des projets pédagogiques, des regards croisés sur les élèves, ce qui contribue à sortir l'enseignant de sa solitude, et l'innovation pour innerver les pratiques pédagogiques". Najat Vallaud-Belkacem commentait, hier 10 janvier, la remise d'une "note du comité national de suivi" de ce dispositif dont la ministre de l'Education nationale considère qu'il est "l'un des plus porteurs" de la Refondation et qu'il est "plébiscité" par les enseignants. Elle confirme qu'à la rentrée prochaine, quelque 1 900 postes supplémentaires lui seront consacrés, ce qui portera à plus de 5 000 le nombre des M+, toutes les écoles de REP et REP+ seront couvertes (sachant qu'un enseignant surnuméraire peut "couvrir" plusieurs écoles), et "de manière ponctuelle", ainsi que d'autres écoles situées "sur des territoires fragilisés".

Le comité de suivi recommande que le M+ n'intervienne pas dans plus de deux écoles, et qu'il limite son intervention aux classes de CP et de CE1; il met en garde contre "la tentation" de l'élargir aux grandes sections de maternelle et au CE2. Il s'agit de mettre en place "de nouvelles organisations pédagogiques" parmi lesquelles figurent "la co-intervention et le co-enseignement dans la classe". Les dédoublements ne sont pas cités, leur efficacité est contestée, mais le comité souligne que "lorsque les modalités concrètes d'organisation ne sont pas explicitement et strictement définies, on observe une grande variabilité dans la mise en place du dispositif et peu d'effets au final"; l'organisation doit être mise au service "d'apprentissages précis", "sur des habiletés ciblées".

"Ce qui change, c'est la forme scolaire"

Marie-Danièle Campion, la rectrice présidente du comité, évoque "un effet école" et la ministre souligne que la difficulté scolaire est traitée "au sein de la classe ordinaire", et non pas renvoyée à un travail en groupes de niveau. Plusieurs membres du comité notent que "ce qui change, c'est la forme scolaire", "les représentations que se font les enseignants de l'acte d'enseigner". Najat Vallaud-Belkacem considère comme importants les "debriefs" du M+ et de l'enseignant de la classe, qui développent ainsi une analyse réflexive, le maître surnuméraire pouvant signaler à cette occasion les "bonnes pratiques" et les innovations qu'il a pu observer dans d'autres classes.

En ce qui concerne les effets sur les élèves, il faudra attendre que les chercheurs rendent leurs observations, et que les élèves aient parcouru les deux cycles de l'école élémentaire, mais sur le terrain "on a déjà vu les élèves changer, être davantage concentrés et motivés", ils "gagnent en confiance". Le comité pointe néanmoins deux difficultés, de "nombreuses" Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) "ne sont, à ce jour, pas encore impliquées dans cet objet de travail"; dans certains départements, surtout pour "les petites écoles rurales", il a été impossible de recruter des maîtres expérimentés et "il a été nécessaire de recruter (pour occuper cette fonction de M+) des néo-titulaires".

La note ici

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