"Erasmus + est un théâtre pour la jeunesse" (Najat Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 10 janvier 2017.
Lors de la célébration des 30 ans du programme Erasmus, hier 9 janvier à l'Odéon Théâtre de l'Europe, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré : "Ce lieu fait sens. Erasmus fait de l'Europe un théâtre pour la Jeunesse." Pour la ministre de l'Education nationale, "Erasmus + n'est pas un programme comme les autres, c'est beaucoup plus, c'est le but même de la construction de l'Europe. Comme le théâtre, c'est un travail en commun qui ne peut réussir que si on est unis, c'est un travail qui doit être entretenu et défendu."
Plusieurs bénéficiaires du programme sont venus témoigner de leur expérience. Pour eux, Erasmus +, c'est "avant tout la découverte d'un pays, de sa langue, de sa culture", "un moyen de se faire des amis", "un premier départ à l'étranger qui donne envie de repartir".
Un apprentissage de la citoyenneté européenne
A l'origine destiné aux étudiants, Erasmus + permet depuis 2014, grâce à un budget de 14,7 Mds€ jusqu'en 2020 à des élèves du primaire, du secondaire, des centres d'apprentissage d'en bénéficier. "C'est un vrai plus, une aide réelle à l'employabilité", souligne Myriam El Khomri qui a pourtant conscience des freins administratifs qui existent encore, notamment pour l'enseignement professionnel, "faute d'harmonisation des cycles d'apprentissage".
Pour Pierre Moscovici, Erasmus + constitue "un formidable apprentissage de la citoyenneté européenne. Ceux qui pensent que l'élargissement a été une mauvaise chose ont tort, l'Europe est forcément une société ouverte", estime le commissaire européen. Le ministre en charge de la Jeunesse insiste sur l'intérêt de ce programme pour la lutte contre la radicalisation. Patrick Kanner ajoute : "Pour des jeunes des quartiers, découvrir l'autre, c'est être moins accessible à des idéologies intolérantes. Il faudrait créer un droit à la mobilité internationale."
"Oui, Erasmus + est un succès", conclut Najat Vallaud-Belkacem. "Ceux qui y ont participé sont satisfaits à 100 %. Néanmoins, il faut poursuivre l'effort, il faut l'ouvrir encore plus aux élèves de l'enseignement professionnel et aux apprentis. Il n'y a pas de meilleur outil." La ministre rappelle que la loi "de refondation" prévoit que tout élève doit avoir au moins l'expérience d'un séjour à l'étranger. "Il faut s'en donner les moyens !"