Cned : démission du directeur, nomination d'un IGEN chargé de revoir les orientations stratégiques
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 23 décembre 2016.
Suite à la démission de Jean-Charles Watiez, directeur général du CNED, c'est Michel Reverchon-Billot qui est nommé directeur général par intérim, annonce le ministère de l'Education nationale qui ajoute que la ministre lui a demandé "d’apporter une attention toute particulière aux relations sociales internes au Cned et d’établir un cadre de confiance avec l’encadrement, les personnels et leurs représentants". Il devra également "développer les initiatives visant la transformation numérique de l’opérateur" et "veiller aux équilibres économiques et budgétaires". Il "remettra avant la fin du premier trimestre 2017 un plan d’actions sur les orientations stratégiques".
Inspecteur général de l’Éducation nationale (établissements et vie scolaire), Michel Reverchon-Billot était en charge du programme de travail "enseigner à l’heure du numérique" (voir EducaVox ici).
ToutEduc suit depuis longtemps les questions de souffrance au travail des personnels du CNED, notamment sur le site de Rouen, et a reçu plusieurs témoignages qui font état des conséquences, souvent très graves, de la désorganisation des services et du peu d'écoute des responsables. Sollicitée pour une interview, afin de ne pas donner une information partiale, la direction du Centre national d'enseignement à distance n'avait pas donné suite.
Il apparaît clairement que le Cned est confronté depuis une dizaine d'années à deux difficultés majeures, la nécessité de passer au numérique, difficulté renforcée par le fait que tous les élèves ne sont pas équipés, et la nécessité de diversifier ses ressources dans un contexte de réduction de la subvention de l'Etat et de redéfinition du périmètre du secteur public, donc de la gratuité et du payant. S'y sont ajoutées des difficultés davantage circonstancielles, comme la réécriture en urgence de tous les cours de l'école élémentaire et du collège pour correspondre aux nouveaux programmes. Les directions successives ont sans doute fait des choix discutables en termes d'achat de solutions logicielles et de recrutement de cadres venus du privé, et peu au fait de la culture d'un opérateur public. Les relations sociales sont à l'évidence exécrables, l'encadrement faisant sans doute mal la part des choses entre les responsabilités personnelles, les siennes propres comme celles des agents, les défauts d'organisation incombant à la structure, et les difficultés liées à l'exercice des divers métiers.
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