Des réseaux pour mieux faire fonctionner l'administration de l'Education nationale (IGAENR)
Paru dans Scolaire le mardi 13 décembre 2016.
Le ministère de l'Education nationale fonctionne, pour partie, avec des réseaux et l'IGAENR (l'inspection générale de l'administration) en "a identifié au moins cent soixante" dont "plus d’une soixantaine pour la seule DGESCO (direction générale de l’enseignement scolaire)". Ce sont, pour prendre quelques exemples, le "réseau des référents décrochage FOCALE", celui des "correspondants éducation prioritaire" ou des "référents laïcité", ou des correspondants académiques en charge du contrôle budgétaire des établissements, ou des chargés de communication académiques... Certains ont pour vocation la transmission d’informations, et ont donc un fonctionnement vertical, d'autres le partage de bonnes pratiques, "ce qui va produire un fonctionnement davantage horizontal", voire "en étoile".
Aux réseaux structurés s'ajoutent des réseaux "informels", "un groupe de personnalités" auxquelles on fait appel "avant de créer un dispositif, de tester un projet, de prendre une décision ou de commencer des négociations avec les organisations syndicales". Plus globalement, "les réseaux apparaissent comme un instrument adéquat de dialogue et d‘animation territoriale" et ils "permettent de mesurer le bon niveau de compromis entre les marges d’initiative des académies, l’autonomie des opérateurs et les impératifs de cohérence d’une politique nationale".
Pleiade ou Microsoft ?
Ces réseaux reposent nécessairement "sur une relation de confiance et incitent ou devraient inciter à travailler de manière plus transversale", ce qui pose la question des outils techniques. Ceux-ci existent : " Le ministère de l’éducation nationale possède déjà un outil informatique de type collaboratif, l’application PLEIADE, qui offre un bouquet de services (agenda, liste de diffusion, documents stockés et partagés, service d’alerte, actualités, enquêtes disponibles, forum, sous‐site, wiki76)", mais, trop lourde, elle n'est utilisée qu'à 30 %. "70 % du travail se faisant en dehors des outils collaboratifs mis à disposition des personnels".
La DNE (direction du numérique pour l'éducation) s'est donc tournée vers un produit Microsoft, le "MS365" qui fait actuellement l’objet d’une expérimentation et qui "permet la mise à disposition de plusieurs services : logiciels en ligne (Word, Excel, Power Point, etc.), visioconférence, plateforme vidéo, stockage en ligne, flux d’actualités, espace de sites collaboratifs, gestion de calendriers, tâches, contacts, recherche de documents, récits numériques interactifs et réseau social). La prochaine évaluation de cet outil devrait permettre d’envisager sa généralisation."
Les recommandations
La mission fait plusieurs recommandations, "réaliser une cartographie exhaustive thématique, mise à jour chaque année, des réseaux dans l’ensemble du champ de l’enseignement scolaire, de l’enseignement supérieur et de la recherche", "identifier les têtes de réseau en administration centrale et leurs correspondants principaux et secondaires en services déconcentrés et chez les opérateurs", "encourager et généraliser le pilotage en mode projet" et "faire évoluer les relations centrale / académies d’un mode directif à un mode plus collaboratif", "formaliser les règles de fonctionnement" et "développer l’utilisation renforcée des nouvelles technologies de l’information et de la communication". Le ministère devrait aussi mettre à profit la réforme territoriale "pour générer de nouveaux modes d’administration et de pilotage au travers les réseaux".
Le rapport "Mission d'identification, de recensement et d'évaluation des réseaux et référents métiers au sein du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche" est téléchargeable ici