Enseignement agricole : la Région Occitanie profite de la fusion des régions pour repenser la formation du secteur
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 12 décembre 2016.
La Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée a lancé officiellement, le vendredi 9 décembre 2016 lors du SISQA 2016 (Salon international de la qualité alimentaire), en partenariat avec la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), une consultation auprès de l'ensemble des représentants de l'enseignement agricole et des professionnels du secteur des 13 départements de la région. Il s'agit de les associer à l'élaboration d'un "Plan stratégique de développement et de soutien aux établissements de l'enseignement agricole" qui permette de "mettre en adéquation les spécificités de l'agriculture et du territoire avec les projets des établissements d’enseignement agricole". Ces premières propositions feront l’objet d’échanges à l'occasion des premières Assises régionales de l'enseignement agricole, agroalimentaire et vétérinaire qui se tiendront le 23 février 2017 à Toulouse.
Les acteurs de l'enseignement agricole (2000 potentiellement concernés, des personnels de direction, enseignants, non-enseignants, élèves, parents d’élèves, socio-professionnels, élus des collectivités territoriales, enseignants-chercheurs….) ont été invités, dès cette semaine, à participer en ligne sur une plateforme internet dédiée jusqu'au 8 février 2016, aux 8 ateliers préparatoires des Assises : ils doivent faire part de leurs analyses et de leurs propositions (forces, faiblesses, menaces, opportunités concernant l’enseignement agricole de la région).
Développer les formations en lien avec les productions de qualité
"Certes les lycées agricoles ont une bonne couverture territoriale", analyse le vice-président du conseil régional en charge de l'agriculture, de l'enseignement agricole et de la forêt, Vincent Labarthe. "Mais les supports comme les formations nécessitent peut-être d'être repensées, voire les établissements spécialisés, pour s'adapter aux demandes de la ferme Occitanie et pour donner des marges de progrès à l'agriculture. Et il s'agit de profiter de ce moment fort que constitue la fusion des régions, car nous avons désormais une taille critique pour aller sur ces sujets là."
Par exemple, explique l'élu, si la région est "la première région d'Europe pour les productions sous signe de qualité (AOC, AB, IGP...), elle ne compte aucune formation au niveau supérieur dans ce domaine quand l'Europe en compte 1300". De la même manière, la région est un des leaders européens dans l’agriculture biologique et "pèse 27 %" à ce titre au niveau national. "La formation doit être au même niveau", estime l'élu. "Nous avons ici toutes les filières et les formes d'agriculture et nous avons besoin d'un enseignement adapté. Il faut profiter de ce laboratoire."
L'agriculture, premier employeur régional
Les enjeux sont "d'autant plus forts" que l'agriculture et l'agroalimentaire sont le premier employeur régional (165 000 emplois et un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros), devant le tourisme et l'aéronautique, et que les lycées de ce secteur représentent 11 % de la population lycéenne.
L’enseignement agricole en Occitanie c’est 76 établissements, 30 lycées publics et 46 établissements privés, mais aussi 17 centres de formation agricole pour apprentis (CFAA), 19 centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA), 4 plateformes technologiques labellisées dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’eau, des énergies renouvelables et traitement des surfaces agricoles et de la mécatronique et 6 établissements d’enseignement supérieur.
Camille Pons