PPCR : les textes adoptés en CTM, les explications du SNES, du SIEN, de la FNEC, du SE, du SGEN
Paru dans Scolaire le vendredi 09 décembre 2016.
Les projets de décret relatifs au PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations, la nouvelle organisation des carrières des personnels d’enseignement et d’éducation) et à la revalorisation de leurs grilles de rémunération ont été approuvés par 11 voix pour (6 FSU, 4 UNSA, 1 CFDT) et 4 contre (2 FO, 1 SNALC, 1 CGT) lors de la réunion du CTM (comité technique ministériel) le mercredi 7 décembre.
Le SNES s'est prononcé en faveur de ces textes qui portent "une revalorisation d'ensemble inédite depuis 1989", même si le syndicat FSU du second degré pointe "les insuffisances du dispositif" notamment en ce qui concerne des "modalités d'accès trop restreintes" au "nouvel espace indiciaire en fin de carrière" et une revalorisation insuffisante des débuts de carrière. En ce qui concerne l’évaluation des personnels, le système est "plus transparent et plus égalitaire", mais "pose de nombreux problèmes" qui seront traités lors d'une autre réunion du CTM.
Ne pas confondre évaluation et accompagnement
Le SIEN, le syndicat UNSA des inspecteurs se réjouit "des avancées corporatistes" dont ces textes sont porteurs et y voit des arguments pour "faire évoluer les carrières des inspecteurs", mais il met en garde : les nouvelles modalités d'évaluation et d'accompagnement des enseignants ne doivent pas être confondues. Seul l’inspecteur est en mesure de déterminer "les modalités organisationnelles qui lui permettront d’impulser une véritable conduite du changement, laquelle ne peut être fondée que sur l’adhésion et en aucun cas sur la contrainte (...) Nous sommes donc obligés de faire entendre à certains responsables locaux (... que) nous refuserons de transmettre toute forme d’écrit, ou pire encore de note, relative à des enseignants qui auront accepté de s’ouvrir à nous en confiance (...) hors des rendez-vous de carrière".
La FNEC (la fédération FO de l'enseignement) a voté contre ces textes et elle doute que l'évaluation soit effectivement "bienveillante" et "formative" d'autant que la grille d'évaluation des compétences est "très éloignée sur l’essentiel du coeur de métier : enseigner dans sa classe" et ouvre la voie à "une gestion managériale axée sur les savoirs, savoir-faire et savoir-être" tandis que la création de "la classe exceptionnelle" prépare "la mise en place d’une hiérarchie intermédiaire au sein des corps enseignants"
Le SE-UNSA n'a pas réagi à ce vote mais avait estimé que "l’architecture des nouvelles carrières, les évolutions de rémunérations et la nouvelle vision de l’évaluation s’inscrivent naturellement dans les logiques portées par la refondation de l’École".
Dans sa déclaration liminaire qu'il publie sur son site, le SGEN-CFDT justifie son vote en faveur du PPCR qui "ouvre la voie à une revalorisation significative sur l’ensemble de la carrière, et à des réformes (qui seeront les) bienvenues (...) après 7 années de gel de la valeur du point d’indice". Il regrette pourtant que "la déconnexion entre l’évaluation professionnelle et le déroulement de carrière" ne soit pas "totale". Il demande aussi que des "moyens humains et financiers soient donnés à l’accompagnement professionnel".