Elèves handicapés : N. Vallaud-Belkacem annonce des mesures pour les jeunes avec autisme
Paru dans Scolaire le dimanche 04 décembre 2016.
A l'occasion de la "journée internationale des personnes handicapées", Najat Vallaud-Belkacem dit souhaiter "aller plus loin" dans "le rapprochement entre les écoles et établissements scolaires et les établissements médico-sociaux". Elle voudrait notamment que les établissements neufs soient "pensés, dans leur architecture initiale, comme 'scolaires et médico-sociaux'."Ces établissements permettront que les personnels des deux domaines travaillent ensemble". Le communiqué du ministère souligne que déjà, "des unités d’enseignement auparavant présentes dans les établissements spécialisés s’installent désormais au sein même des écoles, collèges et lycées".
Pour "les jeunes avec autisme", le ministère s'engage à développer des unités d’enseignement au sein des écoles élémentaires. Elles s'ajouteront aux 103 unités d’enseignement ouvertes au sein d’écoles maternelles (UEM) et qui scolarisent chacune sept élèves à temps plein. Elle annonce la création d'ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) "spécifiquement identifiées" au collège. En ce qui concerne les enseignants spécialisés, la réforme de leur certification prévoit la création de deux modules d’approfondissement "troubles du spectre autistique". De plus, la ministre souhaite "la création d’unités d’enseignement dans les établissements accueillant des enfants polyhandicapés" afin qu'ils "puissent avoir accès aux apprentissages scolaires". Par ailleurs, "le ministère renforce l’accessibilité des contenus pédagogiques numériques pour les élèves en situation de handicap".
La formation des enseignants
Le ministère précise que,"dès la rentrée 2017, la réforme de la formation professionnelle spécialisée des enseignants va permettre de former les enseignants du premier et du second degré "tout en réaffirmant les identités professionnelles des enseignants spécialisés". Il rappelle que, depuis l'an dernier, un dispositif de formation "permet l’organisation de formations conjointes associant l’ensemble des intervenants auprès des élèves en situation de handicap, qu’il s’agisse des personnels de l'éducation nationale, des personnels des établissements et services médico-sociaux (ESMS) et des maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH)."
Il fait aussi le point sur les AESH (accompagnants des enfants en situation de handicap) : "sur 5 ans, 56 000 contrats aidés seront transformés en 32 000 équivalents temps plein AESH. Pour l’année 2016, cette mesure permet de créer 6 400 équivalents temps (...)." Le ministère rappelle aussi les mesures prises pour l'orientation des élèves en situation de handicap et ajoute qu'une circulaire sera publiée le 8 décembre et précisera les particularités des Ulis en lycée professionnel tandis qu'une page Éduscol est "dédiée à la formation et à l'insertion professionnelle" de ces élèves dans les filières professionnelles.
Une note d'information
Le ministère publie également une "note d'information" de la Depp. Le service statistique de l'Education nationale calcule qu'à la rentrée 2015, 350 300 enfants ou adolescents en situation de handicap étaient scolarisés, dont près de 80 % "en milieu ordinaire", c'est à dire dans une école, un collège ou un lycée. Un tiers de ces jeunes est en ULIS. "Un petit nombre d’élèves (2 à 3 %) bénéficie d’une scolarité partagée entre milieu ordinaire et milieu spécialisé." La note précise que, depuis la mise en oeuvre de la loi de 2005, "les effectifs d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire ont augmenté de 80 %, soit 123 600 élèves de plus", et ils sont plus nombreux à poursuivre leur scolarité : "le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire dans le second degré a été multiplié par 2,4 en neuf ans (+ 48 000 élèves)."
Cette augmentation des effectifs est surtout le fait d'enfants "présentant des troubles intellectuels ou cognitifs, ou des troubles du langage et de la parole", dont le nombre a pratiquement doublé. "L’effectif de jeunes présentant des troubles du psychisme est également en forte hausse", tandis que "les jeunes ayant des déficiences physiques restent en proportion moins nombreux."
A noter encore le magazine de l'Espé de Lyon sur le handicap (n° 10, à télécharger ici)