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EPI : la moitié des enseignants "s'en sort bien", beaucoup attendent l'abrogation de la réforme (enquête du Web pédagogique)

Paru dans Scolaire le mercredi 23 novembre 2016.

"De quoi auriez-vous besoin pour mettre en place votre prochain EPI ?" 980 enseignants de collège ont répondu à cette question. C'est la 3ème enquête lancée par le "Web pédagogique" auprès de ses abonnés et, cette fois-ci, auprès du réseau des Cahiers pédagogiques. L'immense majorité répond : "de plus de temps". Beaucoup ajoutent qu'ils attendent "que cela disparaisse" ou "que cette foutue réforme SOIT ABROGEE !!!!!!!!!".

Beaucoup aussi évoquent les nouveaux programmes. "Les ÉPI s'enchaînent et demandent de l'investissement, c'est du sport une année de réforme !", surtout, précise un autre, quand on est "en service partagé" entre plusieurs établissements et que "les EPI se multiplient". Se pose aussi la question des collègues, souvent négativement : "Personne n'adhère. On n'en parle même plus en salle des profs. C'est devenu le cadet de nos soucis..." D'autres voudraient bien, encore faudrait-il "plus de collègues réellement volontaires pour imaginer de meilleurs projets", ou pour "faire un véritable travail de préparation en commun car ce n'est toujours pas mis en place dans notre établissement !"

L'atmosphère s'en ressent : "Tous les enseignants se bousculent pour utiliser les salles comportant des PC (salles multimédia, salles de techno) un vrai bazard, des crises de nerf, beaucoup d'énergie dépensée". Certains demandent de l'aide et ajoutent, à destination du Web pédagogique : "votre site est très utile. Merci. Eduscol s'y colle aussi mais c'est moins chaleureux...."

Les EPI, "c'est super" (6 %) ou "ça va, on s'en sort bien" (43 %)

Toutefois, près d'un enseignant sur deux estime que les EPI, "c'est super" (6 %) ou que "ça va, on s'en sort bien" (43 %) tandis que 20 % estiment que "c'est une catastrophe", et que 31 % n'en voient "toujours pas l'intérêt". Ils sont encore près de la moitié (47 %) à estimer que les heures d'EPI "font bien partie de leur programme" et que c'est une autre "mode d'enseignement" ; un peu plus d'un tiers (35 %) considèrent au contraire que "ça ne s'insère pas dans (leur) démarche" et que ça prend du temps sur leur cours (17 % ne répondent pas à la question, sans doute parce qu'il ne font pas d'EPI).

Le questionnaire portait aussi sur l'organisation dans le cadre des heures de cours (62 %), dans le cadre d'une semaine banalisée (7 %), dans le cadre des heures de vie de classe (3 %). Mais un sur quatre répond "autre" sans donner de précisions.

En ce qui concerne les relations avec les collègues, les réponses sont très dispersées : un sur quatre est en co-animation totale ou partielle, un sur trois se contente de "réaliser un objet commun", un sur trois "fait (sa) part d'EPI indépendamment de ses collègues". 7 % répondent "autre".

Des bénéfices pour les élèves

Quand on leur demande quels sont les bénéfices pour les élèves, 22 % répondent "aucun", mais la majorité évoque des aspects positifs : travail en équipe (26 %), sur un objet pratique (34 %), voir les disciplines sous un autre angle (37 %), s'ouvrir au monde (18 %). Ils sont quelque 30 % à ne pas utiliser d'outils numériques, parce qu'ils ne peuvent y accéder ou parce qu'ils n'en voient pas l'utilité, tandis que 55 % les utilisent pour la recherche de ressources, 25 % pour la collaboration avec leurs collègues, 43 % pour mettre les élèves en activité, 12 % pour suivre l'avancée de leur travail.

Le thème "monde économique" est surtout choisi en 3ème (88 %), alors que "langues et cultures de l'antiquité" est surtout choisi en 5ème (79 %). Les autres sont davantage équilibrés : "langues et cultures étrangères ou régionales" en 4ème (48 %), "transition écologique" en 5ème (56 %), "sciences et techniques" en 4ème (45 %), "corps, bien être et sécurité" en 5ème (53 %), "culture et création artistique" en 3ème (53 %), "information, communication et citoyenneté" en 4ème (48 %)

L'enquête du Web pédagogique est téléchargeable ici. Elle ne prétend pas se fonder sur un échantillon représentatif, mais le nombre important des réponses donne à penser qu'elle rend assez bien compte du terrain.

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