Scolaire » Recherches et publications

Orthographe : baisse très nette du niveau (Depp)

Paru dans Scolaire le mercredi 09 novembre 2016.

"Le soir tombait". En 1987, près de neuf élèves de CM2 sur dix savaient conjuguer à l'imparfait le verbe tomber. Ils étaient encore près de deux sur trois en 2007, ils ne sont plus que 55 %. C'est ce que calcule la Depp. Le service statistique de l'Education nationale a repris une dictée de quelques lignes* qu'avaient déjà faite les élèves il y a une trentaine d'années et une dizaine d'années. De même, ils étaient 60 % à orthographier correctement le futur du verbe voir (dans "nous verrons"), ils étaient 46 % il en 2007, et 34 % lors de la passation du test, l'an dernier.

"Le nombre d’erreurs (nombre de mots mal orthographiés ou de signes de ponctuation erronés) avait augmenté de 3,7 points entre 1987 et 2007, passant de 10,6 à 14,3. Ce phénomène se confirme en 2015, les élèves faisant en moyenne 17,8 erreurs", précise la DEPP qui, "à la demande de la ministre", précise l'Education nationale, a donc repris l'exercice avec un échantillon d'élèves de l'enseignement public uniquement. Celle-ci souhaitait "avoir un indicateur fiable avant la mise en œuvre des nouveaux programmes à la rentrée 2016" et le test "pointe une aggravation de la situation" pour les élèves "entrés en CP en 2010 et qui ont suivi les programmes de 2008".

Non-application des règles de grammaire

La Depp souligne que "l’essentiel des difficultés relève de la non-application des règles grammaticales, notamment celle de l’accord entre le sujet et le verbe (...), mais surtout celle des accords de l’adjectif (...), et du participe passé (...)." Elle pointe la différence entre les garçons, dont le nombre des erreurs augmente de 4,1 (de 15,4 à 19,5), et celle des filles, dont le nombre des erreurs augmente de 2,5 (13,6 en 2007 à 16 en 2015). Elle pointe de même les différences sociales, les élèves dont les parents sont cadres ou exercent une "profession intellectuelle supérieures" font en moyenne 13,2 fautes contre 6,6 en 2007, alors que ceux "dont la personne responsable est ouvrier" font en moyenne 19,2 erreurs en 2015 contre 12,6 en 1987. Par ailleurs, l’écart de performances entre l’éducation prioritaire et le hors éducation prioritaire "tend à se réduire" puisque, "en 2007, cette différence était de 5,8 erreurs ; en 2015 elle n’est plus que de 3,3".

La note d'information fait le lien avec d'autres compétences à travailler en français, puisque "les élèves orthographiant le moins bien le texte dicté sont aussi ceux qui réussissent le moins bien en lecture, quelle que soit l’année considéré".

La ministre conclura ce 9 novembre un évènement consacré aux nouveaux programmes d'enseignement du français.

* Le texte de la dictée : "Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs quatre garçons n'étaient pas rentrés. Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. S'ils n'ont pas encore retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison. Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus ! Aussitôt dit, aussitôt fait ! À ce moment, le chien se mit à aboyer."

 

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →