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L'Ecole, l'un des lieux de l'engagement (Journées d’automne d’Education & Devenir)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 21 octobre 2016.

L'engagement demeure très présent en matière pédagogique, note Eric Favey. Le vice-président de la Ligue de l’enseignement était l’invité des journées d’automne de l’association Education & Devenir (du 14 au16 octobre 2016) qui avaient pour thème de "l’engagement, une dynamique collective". Il a évoqué la diversité des formes de l'engagement : on s’engage dans un contrat, pour une cause, comme les intellectuels engagés depuis l’affaire Dreyfus, mais aussi à l’armée, dans une rencontre sportive, et surtout dans "la marchandisation de nos vies" quand  les entreprises s’engagent envers le client tout en cachant les profilages et la place qu'elles donnent aux algorithmes… Eric Favey conteste les discours sur un prétendu désengagement, observant que 20 millions de personnes participent à des associations mais il note que l’évolution sociétale conduit à une sous-représentation des 35-50 ans et à une surreprésentation des plus de 50 ans, ce qui pose d’une autre manière la question de l’engagement intergénérationnel.

Au sein de l’institution scolaire, l’engagement est l’une des quatre dimensions de l’EMC (Enseignement moral et civique) où "l’élève s’engage envers lui-même et envers les autres". Les Parcours citoyens pointent des éléments structurants dans la vie des établissements, mais il y a peu d’associations d’élèves actives, exception faite des lycées agricoles. L'inspecteur général observe en revanche un développement des formes d’engagement non-scolaires, il évoque les 1 200 junior associations et le service civique où les jeunes font "une première expérience de responsabilité". Concernant les professionnels de l’éducation, il cite le référentiel de compétences professionnelles où, en tant qu’ "acteurs de la communauté éducative", ils doivent "s'engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel". Quant aux parents, ils sont de plus en plus engagés, ce qui suppose qu'ils connaissent l’institution : faut-il d'ailleurs écrire une version du "socle commun" adaptée comme le pense le ministère ? 

Mais "parce que nous vivons une période de grande instabilité où tout peut se passer", une série de questions restent en suspens : faire se rejoindre l’engagement pour une cause concrète et locale avec l’engagement virtualisé, lorsqu'on signe une pétition en ligne, la transmission des valeurs de la République, la question de l’éthique qui est partout, la "réorganisation des échelons de commandement et l’orchestration de l’action publique", afin que "l’éducation fasse rêver à un monde meilleur" pour palier "l’angoisse collective de ne plus pouvoir vivre ensemble". Pour des éducateurs progressistes, il s'agit de permettre aux élèves d’articuler autonomie et solidarité, en rendant pérenne l’engagement dans un contexte durable.

Contre une école du rétroviseur

Reste que, avant, il y avait "des mouvements agrégateurs" de l’engagement, et ce sont ceux-là qui souffrent le plus. Education & Devenir, membre du CAPE (Collectif des associations partenaires de l’école publique) a réinterrogé pendant deux jours les formes de son activité : si son nombre d’adhérents est en repli comme c'est le cas de beaucoup d’associations (malgré 22 nouvelles adhésions), elle renouvelle sa démarche de communication, avec un nouveau site (educationetdevenir.net), voit sa vente de cahiers en ligne progresser (plus de 300), la consultation sur les réseaux sociaux (Facebook, Linkedin, Twitter, YouTube, Tumblr) en hausse... Elle participe au CNIRE, interroge les candidats aux élections, multiplie les partenariats, notamment dans le cadre de la préparation d'un colloque commun avec les CRAP et la FESPI les 10 au 12 mars 2017 à Paris : "Ce que l’école a réussi, ce qui l’interpelle encore aujourd’hui".

Ces journées ont d'ailleurs été l'occasion de débats sur le dernier rapport du CNESCO, sur le pilotage de la Réserve citoyenne, sur les personnels de direction qui "ont l’impression de perdre pied sur le pilotage pédagogique, pour cause de machine administrative", ou sur les explications dues aux parents pour la réforme des collèges. Comme le relève la présidente d'Education & Devenir, Françoise Sturbaut, "la période est complexe et l’engagement prend de nouvelles formes". Mais ce qui est certain, comme l’exprimait dans un consensus général Arnold Bac : l'association se positionne… "contre une école du rétroviseur".

 

 

 

 

Claude Baudoin

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