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Education & Devenir : l'engagement militant ne suppose pas qu'on soit celui qui crie le plus fort (F. Sturbaut)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 11 octobre 2016.

L'association Education & Devenir organise ses journées d’automne 2016 à Villeneuve-lès-Avignon et lui ont donné pour thème "l’engagement, une dynamique collective". ToutEduc a interrogé Françoise Sturbaut, sa présidente.

 ToutEduc : il y a un an, vous succédiez à Marie-Claude Cortial à la présidence d'Education & Devenir. Quelles ont été les lignes de force de votre action ? Que retenez-vous ?

Françoise Sturbaut : Notre association est sur plusieurs champs, aussi bien dans les académies qu'au plan national : le lien éducation et territoire, l’innovation, les colloques,… Il est important que nous fassions vraiment connaître ce que nous faisons, nos idées, nos propositions, que nous développions notre réseau. Et sur ce point, nous nous sommes posé la question : "si on adhère à E&D, qu’est-ce que l’on a en échange ? Qu’est-ce qu’on y gagne ?". La réponse est qu’on appartient à un collectif, à une communauté d’idées. Cette communauté d’idées, il faut qu’elle soit davantage active, davantage présente, visible. Il est important que, lorsqu’un de nos militants, de nos adhérents, fait quelque chose, les autres soient au courant, qu'il puisse y avoir des discussions, qu’on se serve des nouvelles technologies. Nous avons mis les journées d’Avignon sous le signe de l’engagement parce que, pour nous l’engagement, c’est non seulement "on met en commun les idées" mais aussi "on échange et on est acteur autour de ces idées". On peut aussi se contenter de télécharger les cahiers à chaque parution...

ToutEduc :  Comment avez-vous bâti ces journées ?

Françoise Sturbaut : Nous désirions donc travailler cette question de l’engagement associatif. C’est pour ça que nous avons pensé à Eric Favey qui en tant que vice-président de la Ligue de l’enseignement pose la question des valeurs de l’engagement. Mais chemin faisant, nous nous sommes dit que nos engagements étaient aussi ceux de professionnels, enseignants, chefs d’établissement, inspecteurs... Qu’est-ce qu’être "un professionnel engagé" ? La troisième dimension qui nous intéressait était celle de l’élève, du jeune, de l’adolescent. On parle beaucoup de citoyenneté, et d’engagement. Comment nous, professionnels, pouvons-nous faire en sorte que l’élève lui aussi s’engage dans la vie citoyenne, la vie de la collectivité qu’est son établissement scolaire ?

ToutEduc : Vous déclariez il y a un an : "Lorsqu’on voit la difficulté à changer quoi que ce soit dans l’Education nationale, on se dit qu’il faudra… beaucoup de travail !" Quid de la mise en œuvre de la réforme des collèges, du Socle, de l’éducation prioritaire, de l’évaluation, de l’innovation, etc… ?

Françoise Sturbaut : Il y a des jours où je vois plutôt le verre à moitié plein et d’autres jours le verre à moitié vide. En fait l’Education nationale est très difficile à changer à tous les niveaux. Au ministère, les choses ne passent pas si bien que ça d’un service à l’autre, les bureaux se méconnaissent les uns les autres, méconnaissent leurs activités et leurs champs d’action, ils ont du mal à travailler ensemble, et c’est dommageable. On retrouve la même méconnaissance au niveau des praticiens.

Les médias de plus nous donnent à entendre des sons de cloche souvent désagréables. Le rapport du CNIRE est sorti le 26 septembre. Il ne pointait pas les défaillances, on était plutôt dans le côté positif, le "verre à moitié plein", "il y a un certain nombre de choses innovantes et on pourrait aller plus loin". Deux jours après est sorti le rapport du CNESCO et la presse était dans la négativité exacerbée. Je trouve ça vraiment fort dommageable. Il y a beaucoup de choses qui se font au niveau d’un établissement, d’une classe, d’une équipe pédagogique ou d’un enseignant isolé. Il serait bon d’arrêter de se flageller, et de se dire qu’il y a des choses positives, il faut les regarder et essayer de les généraliser, l’Education nationale est dans le savoir-faire et pas assez dans le faire savoir.

ToutEduc : Cela vaut aussi pour la réforme du collège ?

Françoise Sturbaut : Tout à fait. La réforme du collège se met en place, elle est là. Il serait intéressant de faire la part, statistiquement, entre les voix de ceux qu’on entend… et ce qui se fait : ceux qui crient le plus fort ne sont pas nécessairement les plus nombreux. Dans beaucoup de collèges la réforme se fait, et se fait bien.

 

Claude Baudoin

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