Scolaire » Actualité

"Enfants Dys" : N. Vallaud-Belkacem relance les PAP (plans d'accompagnement personnalisé) sans passage par la MDPH

Paru dans Scolaire le dimanche 09 octobre 2016.

"Si bien des personnes en situation de handicap visible souffrent du regard des autres, (...) les personnes DYS ont souffert de ne pas être vues. Quand le trouble est invisible, non-dépisté, que reste-t-il ? Les conséquences de celui-ci."  Hier 8 octobre Najat Vallaud-Belkacem est intervenue lors de la 10ème Journée nationale des "Dys", organisée à Lyon par l'association "Dys-tinguons-nous". La ministre de l’Éducation nationale a évoqué l'invisibilité, la diversité de ces troubles, et leurs conséquences : "Trop bête, trop lent, trop paresseux, trop maladroit, trop agité, trop ceci, trop cela : les enfants Dys paraissaient toujours, à l’École, trop 'quelque chose'. Ils finissaient par être parfois vus comme 'en trop'." Mais elle ajoute aussitôt que cette façon de voir les élèves "appartient au passé", même si elle "n’ignore pas qu’il y a encore beaucoup à faire".

Elle insiste sur l'affirmation, dans la loi de 2013, du caractère inclusif de l'école et sur les dispositifs mis en place, notamment les PAP, ou "plans d'accompagnement personnalisé". Ceux-ci permettent "à tout élève présentant des difficultés scolaires durables en raison d’un trouble des apprentissages de bénéficier d’aménagements et d’adaptations pédagogiques". Il s’appuie  sur un constat des troubles réalisé par le médecin qui suit l’enfant ou par les médecins de l’Éducation nationale dont la ministre salue "le travail et l’implication sur ce sujet (...) Leur rôle est essentiel, et ils l’assument pleinement".

Eviter "une procédure longue et complexe"

Le PAP doit encore être amélioré et la ministre a dû rappeler aux académies "que les pièces justificatives exigées pour la mise en place d’un PAP doivent se limiter aux documents strictement nécessaires (...), sans passer par "une procédure longue et complexe auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH)".

Par ailleurs, la ministre affirme que dans les Espé (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) les enseignants des 1er et 2d degrés "sont spécifiquement formés pour mieux prendre en compte les élèves à besoins éducatifs particuliers dans leur classe" et que ceux qui suivent un cursus mention "pratiques et ingénierie de la formation", se voient proposer des masters spécialisés. Najat Vallaud-Belkacem évoque aussi la plateforme m@gistère qui proposera en formation continue un parcours intitulé "scolariser les élèves à besoins éducatifs particuliers et en situation de handicap" avant l'hiver.

Des formations conjointes

Elle rappelle encore la convention signée au mois de janvier dernier avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et l’Unifaf (Organisme Paritaire Collecteur Agréé – OPCA – de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale) pour "des actions de formation conjointe à destination des professionnels concourant à la scolarisation des élèves en situation de handicap".

Enfin, en ce qui concerne la certification des enseignants spécialisés, "les textes seront prêts pour la fin de l’année 2016, pour que la nouvelle formation puisse se mettre en œuvre à la rentrée 2017".

60 000 AESH

La ministre rappelle par ailleurs les mesures prises pour l'accompagnement des élèves en situation de handicap. 6 000 personnes sont passées en CDI après 6 ans d’expérience "et au total 28 000 seront concernées". Par ailleurs, de 2012 à 2017, "ce sont 4251 postes supplémentaires d’AESH qui auront été créés. Enfin, les 56 000 AVS en contrat aidé seront "eux aussi, pérennisés et transformés en AESH. "A terme, ce sont donc plus de 60 000 emplois d’AESH qui accompagneront les élèves en situation de handicap."

Les organisateurs, qui ont réuni l'an dernier 2 500 personnes, avaient notamment pour objectifs de "favoriser le dépistage, le diagnostic et les prises en charge pluridisciplinaires" afin de "prévenir la rupture scolaire et sociale". Ils calculent que les DYS (Dyslexie, Dysphasie, Dyspraxie, Dysorthographie, Dyscalculie et Trouble déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité) touchent 10% de la population.

Un DU à l'Espé de Lyon

A noter sur le stand de l'ESPE de Lyon la présentation d’un DU (diplôme universitaire) "Neuropsychologie, Education et Pédagogie" destiné aussi bien aux enseignants qu'aux AVS et aux autres professionnels de l’éducation.

Le site ici, le discours de la ministre ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →