L’éducation à la sexualité, un moyen de prévention des violences faites aux femmes (Inspections générales)
Paru dans Scolaire le mercredi 05 octobre 2016.
L’éducation à la sexualité, la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la protection de l’enfance en danger sont les trois axes de l’action de l'Education nationale en matière de prévention des violences faites aux femmes décrits dans l’annexe 3 du rapport de la Mission permanente d’évaluation de la politique de prévention de la délinquance qui vient d’être publié sur le site du ministère.
Cette note de synthèse, rédigée conjointement par les deux inspections de l'Education nationale, souligne le rôle assigné à l’école dans la prévention des violences sexistes et sexuelles. Elle doit mettre en œuvre des actions de sensibilisation, repérer, dépister, soutenir et prendre en charge les élèves victimes, former les personnels et diffuser les documents d’accompagnement.
Prévention des mariages forcés
A ce titre, les auteurs de la note rappellent que "le ministère attache une importance particulière à la prévention des mariages forcés ; un courrier à destination des chefs d’établissement a été adressé avant l’été 2015 appelant à la plus grande vigilance de départs d’élèves pendant la période des congés scolaires". En 2014, la DGESCO a actualisé le guide "Comportements sexistes et violences sexuelles : prévenir, repérer, agir" et, chaque année, à la rentrée scolaire, le ministère lance une campagne d’affichage du numéro vert "119 allô enfance en danger".
Au niveau académique, "l’éducation à la sexualité est un cadre éducatif permettant d’accompagner l’apprentissage du vivre ensemble, de favoriser la réflexion sur la place des femmes et des hommes dans la société, sur les stéréotypes de virilité et de féminité, et sur la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence envers les femmes". Ainsi, depuis 2013, "des équipes académiques pluri catégorielles" chargées de porter ce dossier ont été mises en place par les recteurs.
Une sensibilisation dès le plus jeune âge
"Dès le plus jeune âge, les élèves doivent être sensibilisés aux notions d’égalité et de respect des personnes", insistent les auteurs. "La lutte contre les préjugés et les comportements sexistes et homophobes, ainsi que les questions liées aux violences et à l’exploitation sexuelle ou la pornographie, en font partie intégrante."
A l’école primaire, les temps consacrés à l’éducation à la sexualité incombent au maître et sont intégrés aux enseignements ; ils doivent être adaptés aux opportunités fournies par la vie de la classe ou de l’école. Au collège et au lycée, les séances doivent être conçues et organisées en articulation avec les programmes et sont prises en charge par des personnels volontaires des équipes éducatives. A l’initiative des chefs d’établissement des séances d’information et de sensibilisation sur l’enfance maltraitée peuvent être organisées notamment dans le cadre des programmes d’enseignement ou des heures de vie de classe.
Le rapport est téléchargeable ici