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Formation des enseignants : Michel Ménard souhaite un continuum jusqu'en année T2

Paru dans Scolaire le mercredi 05 octobre 2016.

Les députés de la Commission des affaires culturelles ont voté à l'unanimité, ce 5 octobre, la publication du rapport de la mission d'information sur la formation des enseignants, le groupe LR s'abstenant pour pouvoir y ajouter une contribution, et précisant bien que l'unanimité pour la publication ne signifie pas unanimité sur ses conclusions.

Le rapporteur, Michel Ménard, juge positive la création des ESPE mais considère que la réforme "n'est pas totalement aboutie", que "tout n'est pas parfait" et qu'il y a "des marges de progrès", notamment en ce qui concerne l'accueil des stagiaires, le continuum de formation, la formation continue, la formation des enseignants des lycées professionnels, les liens avec les universités.

Sur le premier sujet, il propose de labelliser des "établissements formateurs". En effet, dans certains établissements, les enseignants sont volontaires pour recevoir des stagiaires, et pas dans d'autres. Or ces enseignants tuteurs jouent "un rôle éminent" dans la formation par alternance.

Michel Ménard évoque "un continuum" pour la formation des enseignants, car deux années n'y suffisent pas, d'autant que la première est surtout tournée vers la préparation du concours, et la seconde par le stage en responsabilité. Il propose donc que, en licence, les étudiants puissent bénéficier de "modules de sensibilisation, voire de stages", et que leur expérience constitue, pour le concours, "un atout" et "non un handicap". En effet, il ne propose pas, du moins à court terme, de modifier la place du concours en fin de M1 ("ce serait déraisonnable"), mais de renforcer la place des "aptitudes professionnelles", et que les jurys se fondent davantage sur le référentiel métier pour évaluer les candidats. Les épreuves ne pourraient-elles pas se dérouler "en classe" ? suggère-t-il. En M1, la place du stage pourrait être renforcée, et représenter "un mois 1/2", "un tiers du temps". Il continuerait de représenter la moitié du temps en M2. Mais certains enseignements du tronc commun pourraient être approfondis ou reportés sur les années T1 et T2, donc pendant les deux premières années d'exercice.

La formation continue a été le principal sujet d'interrogation des élus, toutes tendances confondues, lors de la discussion du rapport. Le rapporteur est sévère, constatant qu'elle est "décevante" et que l'Education nationale n'est pas "à la hauteur" de ses obligations d'employeur. Pour lui, l'offre est sur-abondante, mais mal organisée. Il faut "clarifier les besoins", les hiérarchiser et répartir les rôles. Certaines formations relèvent de la mise en oeuvre des priorités du gouvernement, et doivent donc être assurées par les services académiques. D'autres relèvent des Espé. D'autres enfin de Canopé. Il souligne que le coût de la formation est d'abord celui du remplacement des enseignants en formation. 

En ce qui concerne la formation des enseignants des lycées professionnels, Michel Ménard évoque le rôle que pourraient jouer les "campus des métiers" dont certains pôles pourraient être labellisés. De plus, s'agissant des disciplines qui regroupent des candidats ou des stagiaires en très petit nombre, les Espé devraient se spécialiser et mutualiser leurs moyens.

Le rapporteur préconise encore que dans les académies où plusieurs universités participent à la formation des enseignants, une seule soit désignée comme cheffe de file, que les inscriptions soient centralisées, et qu'un "contrat d'objectif et de moyens" soit passé entre l'Espé et cette université, ou la COMUE.

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