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"Les collèges privés accueillent de plus en plus d’élèves favorisés" (Revue Education & Formations).

Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 01 octobre 2016.

"Si le niveau de ségrégation sociale entre les collèges est resté globalement stable depuis 2003, il a baissé dans le public et augmenté dans le privé" a insisté Fabienne Rosenwald, la directrice de l’évaluation, de la prospective et de la performance, en présentant hier 30 septembre le nouveau numéro de la revue Education & Formations.

Commentant deux articles de la revue consacrés à ce thème, la directrice de la DEPP a rappelé que "la mixité sociale désigne le degré avec lequel des établissements scolarisent des élèves de milieux sociaux différents". A contrario, "la mesure de la ségrégation consiste à quantifier un état de séparation des élèves appartenant à des groupes sociaux différents".

Pour mesurer cette ségrégation, le service statistique du ministère s’appuie sur "l’indice d’entropie" qui "permet de mettre en évidence des mécanismes de ségrégation différents selon les groupes sociaux et d’évaluer l’importance du secteur d’enseignement dans la ségrégation". Même si les situations sont différentes d’une académie à l’autre, la ségrégation est plus forte en milieu urbain et l’écart de composition sociale entre secteurs public et privé s’est accentué. Un écart croissant qui, selon la DEPP, "s’interprète par le fait que les collèges privés accueillent des élèves de plus en plus favorisés au cours du temps, dans l’absolu et relativement à la moyenne des collèges publics". Ainsi, les collèges privés accueillent 37% d’élèves très favorisés et 20% d’élèves défavorisés alors que le public accueille 20% d’élèves très favorisés et 40% d’élèves défavorisés. 

Mixité sociale à Paris

Citant un autre article de la revue sur la mixité sociale et scolaire dans les lycées parisiens, Fabienne Rosenwald constate que "le rôle central joué par les notes dans le barème d’affectation participe à la stratification des établissements en fonction du niveau scolaire de leurs élèves et réduit la mixité sociale". Même si "le bonus mis en place en faveur des élèves boursiers a permis d’accroître sensiblement la mixité sociale dans les lycées généraux et technologiques de la capitale". 

La directrice de la DEPP a aussi souligné l’intérêt de l’article intitulé "Du bon usage des comparaisons internationales dans l’aide au pilotage des systèmes éducatifs". Dans "un plaidoyer pour une utilisation pertinente et raisonnée des données internationales dans le champ de l’éducation", l’auteure met en avant les écueils des méthodes comparatistes, présente les enjeux des comparaisons internationales et en pose les limites. Florence Rosenwald cite volontiers l’exemple de l’indicateur qui permet de dire qu’au Luxembourg 52% des 30-34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur en oubliant que 67% des diplômés sont nés à l’étranger…

Revue Education & Formation, n°91, septembre 2016, 13€, téléchargeable sur education.gouv.fr

 

 

 

 

 

 

Colette Pâris

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