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Rapport du CNESCO : la ministre dénonce la "sur interprétation" des médias. Les réactions du SNUIPP, de la FSU, du SGEN-CFDT, de l'OZP

Paru dans Scolaire le jeudi 29 septembre 2016.

Interrogée par ToutEduc sur le rapport du CNESCO sur les inégalités scolaires, Najat Vallaud-Belkacem dénonce une "sur interprétation" par la presse de ses conclusions, notamment en ce qui concerne l'éducation prioritaire. La ministre de l'Education nationale ne dénie pas à ce travail son caractère scientifique, mais les données sur lesquelles il se fonde (2012 ou 2014, ndlr) datent d'avant la réforme qui va justement dans le sens "contraire" aux reproches que lui adresse le Conseil national d'évaluation du système scolaire. "Faire de gros titres sur un 'échec' - point, ce n'est pas sérieux. Il faut de plus se mettre à la place des enseignants pour qui ces caricatures sont insupportables." "La ministre rappelle un autre épisode qui avait donné lieu à un traitement "pas sérieux" de l'information par la presse : l'Unicef avait publié un rapport sur la France, "lanterne rouge" de l'Europe pour la pauvreté des enfants, et certains titres n'avaient pas précisé qu'il s'agissait de 2012... Elle ajoute, en soulignant que c'est avec beaucoup "d'émotion", que sa voix ne porte pas quand elle tente d'apporter ces précisions.

Le SNUIPP pour sa part se refuse à "tirer un trait" sur l'éducation prioritaire et considère que "l'impact des dispositifs prévus par la dernière réforme mériterait d'être évalué sur un temps plus long". Le syndicat FSU du 1er degré ajoute que son enquête réalisée juste avant les vacances d'été auprès des enseignants en REP et REP+ montre qu'ils jugent "majoritairement satisfaisants" l’allègement du temps de service et la mise en place du "plus de maîtres", mais il ajoute "lorsqu’ils sont mis en œuvre comme les textes le prévoient" : il dénonce le manque de moyens mais surtout "le manque de confiance de l’administration". Il appelle "au renforcement de ces dispositifs".

Pour la FSU, "les avertissements et les inquiétudes du CNESCO ont été largement interprétés, notamment dans la presse, comme une condamnation de l’éducation prioritaire jugée inefficace", et "certaines de ces interprétations, dans leurs volontés provocatrices, sont injustes pour le travail complexe qui est conduit par les fonctionnaires de l’Éducation nationale dans les secteurs de l’Éducation prioritaire". Pour la fédération syndicale, le rapport pointe "la nécessité de poursuivre l'amélioration du système".

Le SGEN-CFDT appelle lui aussi à "ne pas pervertir les conclusions" de ce rapport qui "fait l'objet d'une présentation à contresens". Il porte sur le temps long et occulte "toutes les inflexions de la politique éducative"; il "donne l'impression que rien n'a changé et surtout que rien ne peut changer" alors que ce même rapport note des "évolutions encourageantes" depuis 2 ans.

Le Monde publie une interview de Marc Douaire (OZP) qui se dit "atterré" par ce "message de désespérance". Ce rapport méconnaît "l’histoire de l’éducation prioritaire" avec ses "discontinuités" tout comme "la refondation des ZEP mise en œuvre en 2014" : "Vouloir de façon aussi violente – et sans nuances – tordre le cou à l’éducation prioritaire" en fait "un rapport en or pour les partisans de la liquidation de l’éducation prioritaire".

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