Scolaire » Actualité

Les observations de l'OCDE sur l'Ecole française : la maternelle, l'orientation des filles, les enseignants, la formation professionnelle

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 15 septembre 2016.

"En France, tous les enfants sont scolarisés à la maternelle dès l’âge de 3 ans", mais dans les autres pays de l'OCDE dont les données sont disponibles, "les taux de préscolarisation ont augmenté entre 2005 et 2014 : ils sont passés de 54 % à 69 % à l’âge de 3 ans, et de 73% à 85 % à l’âge de 4 ans, en moyenne". C'est l'un des enseignements des "Regards sur l’éducation 2016" que publie l'organisation internationale. Elle souligne l'importance de la préscolarisation : Les élèves issus de l’immigration qui ont été préscolarisés ont "obtenu 49 points de plus aux épreuves de compréhension de l’écrit (du programme PISA) que ceux qui ne l’ont pas été. Cet écart représente l’équivalent d’une année de scolarité environ. Dans la plupart des pays, toutefois, les taux de préscolarisation sont nettement moins élevés chez les enfants issus de l’immigration que chez ceux qui ne le sont pas."

Mais si la France dépense plus pour ses écoles maternelles que les autres pays (0,7 % du PIB contre 0,6 %), du fait de cette scolarisation plus précoce, le taux d’encadrement est plus faible, "avec 15 élèves par enseignant et auxiliaire d’éducation" contre 12 pour la moyenne des pays de l’OCDE et 11 pour les pays européens; les dépenses par élève s’établissent à 7 500 USD contre 8 000 en moyenne dans les pays de l’OCDE. A noter encore à ce sujet que la part du financement privé de l’enseignement préprimaire est de 7 % "contre 17 % en moyenne dans les pays de l’OCDE".

"La France se distingue par une meilleure représentation des hommes dans le corps enseignant en maternelle (17 % en France, contre 3 % en moyenne dans les pays de l’OCDE)". L'OCDE souligne en effet les différences dans l'orientation des jeunes filles et des jeunes femmes comparée à celle de leurs camarades masculins : "Comme dans l’ensemble des pays de l’OCDE, le choix des filières en France reflète les différences hommes-femmes, notamment au niveau du secondaire. Parmi les étudiants ayant un diplôme secondaire de formation professionnelle dans le secteur de la santé, 91 % sont des femmes (83 % pour la moyenne des pays de l’OCDE). Par contre, elles ne sont que 10 % dans le secteur de l’ingénierie (12 % pour la moyenne des pays de l’OCDE)". Toutefois, si on considère les enseignants, "l’écart entre femmes et hommes diplômés dans le secteur de l’éducation (3,1 femmes pour un homme) est moins important que dans l’ensemble des pays de l’OCDE (4,2 femmes pour un homme). Cet écart est particulièrement marqué dans le corps enseignant, constitué de femmes à hauteur de 66 % (69 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE) (...) Pour ce qui est des chefs d'établissement, seuls 42 % sont des femmes, contre 45 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE." D'ailleurs, "le pourcentage d’enseignantes diminue avec le niveau d’enseignement, contrairement aux salaires des enseignants, qui augmentent avec le niveau d’enseignement."

Mais, motif de satisfaction, "en France, le corps enseignant est plutôt jeune : 26 % des enseignants ont plus de 50 ans dans l’enseignement primaire", contre 32 % pour la moyenne des pays européens. Au lycée, ils sont 37 % à être âgés de plus de 50 ans contre 40 % pour l’UE. Or, dans l'ensemble des pays de l'OCDE, "la profession n’attire pas les jeunes adultes. Le pourcentage d’enseignants âgés de 50 ans et plus a augmenté dans l’enseignement secondaire entre 2005 et 2014 dans 16 des 24 pays de l’OCDE dont les données sont disponibles. En Italie et au Portugal, on compte moins de 3 % d’enseignants de moins de 30 ans dans l’enseignement primaire."

Pourtant, "le salaire moyen des enseignants en France (après inclusion des primes et autres allocations qui leur sont versées) est inférieur de 12 % à la moyenne des pays de l’OCDE pour l’enseignement primaire" (avant la revalorisation de l'ISAE, ndlr). Le salaire effectif moyen est inférieur de 2 % à la moyenne de l’OCDE pour les enseignants du premier cycle du secondaire, quasiment au même niveau que la moyenne de l’OCDE pour ceux en poste au niveau préprimaire, et légèrement supérieur à la moyenne de l’OCDE dans le deuxième cycle du secondaire." Comparé au salaire effectif des autres actifs diplômés de l’enseignement tertiaire, le salaire des enseignants de collège est de 10 % plus faible (un écart qui se creuse avec l'âge), alors que la moyenne OCDE est de 15 %.

Le rapport de l'OCDE souligne également l'intérêt des formations professionnelles : "Dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage des individus diplômés au plus du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (le baccalauréat, ndlr) est moins élevé s’ils ont suivi la filière professionnelle (9,2 %) que s’ils ont opté pour la filière générale (10 %)." La France dépense d'ailleurs davantage pour les jeunes en filière professionnelle que les autres pays européens (14 500 USD par élève en France, contre 10 500 USD pour la moyenne UE22). Malgré cet investissement plus important, les débouchés s’offrant aux jeunes ayant suivi une filière professionnelle sont légèrement plus limités que pour l’ensemble des pays européens : le taux d’emploi des 25-34 ans ayant suivi ce type de filière est ainsi de 75 % en France, contre 79 % pour l’UE22. En Allemagne et en Suisse, ces taux s’établissent respectivement à 86 % et 89 %. (...) En France, les jeunes ont légèrement moins accès à l’apprentissage que dans la moyenne des pays de l’OCDE, et les filières professionnelles ne sont, sous leur forme actuelle, pas assez porteuses sur le marché du travail."

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →