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Enseignement privé : une rentrée "classique", voire "sereine" (FEP-CFDT)

Paru dans Scolaire le mercredi 14 septembre 2016.

Pour la moitié des enseignants du privé, la rentrée s'annonçait "classique", voire "sereine" (30 %), une minorité (20 %) la jugeant pourtant "morose", selon l'enquête de rentrée de la FEP-CFDT auprès de ses syndicats. La fédération de l'enseignement privé leur demandait aussi d'évaluer la réforme du collège : elle n'a pas été précédée d'une formation de qualité (60 %) mais elle n'est pas responsable de pertes d'heures (80 %) et la FEP a eu "très peu de remontées" relatives à la situation de professeurs de technologie, d'allemand ou de latin, en dépit des craintes exprimées avant l'été.

En revanche, l'organisation syndicale signale dans un certain nombre d'établissements, une surcharge de travail imposée par les directeurs qui organisent systématiquement des réunions le samedi matin ou le mercredi après-midi. Autre sujet de préoccupation, la "culture de la concertation" fait toujours défaut dans l'enseignement privé, et les instances de débat prévues peinent à se mettre en place, à moins qu'elles soient composées de personnels choisis par la direction et qu'il ne s'y passe rien. D'ailleurs la réforme du collège n'a pas donné lieu dans les établissements à "une concertation pédagogique organisée" (60 %).

 Le PPCR "dans le bon sens"

Les trois quarts au moins des personnels n'ont pas une image claire du PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations) qui va dorénavant organiser leurs progressions de carrière. Pour la FEP, "les choses vont dans le bon sens", notamment parce que l'enseignant devient "acteur de son évaluation". Encore faut-il que les directeurs soient formés à cette nouvelle philosophie de l'évaluation qui permet l'accompagnement des personnels, et non pas leur contrôle. Si le PPCR, auquel s'ajoute le dégel du point d'indice, représentent "une avancée sociale non négligeable", l'organisation syndicale pointe "un gros souci" : les personnels de l'enseignement privé n'entreront pratiquement jamais dans les catégories qui permettent l'accès à la "classe exceptionnelle". En effet, les établissements d'enseignement privé ne participent pas à l'éducation prioritaire. De toute façon, a fait valoir l'entourage de la ministre, "l'indice social" des établissements les en exclut de facto.

L'enseignement agricole privé rencontre une autre difficulté persistante, celle des obligations de service, régies par un décret de 2007 qui prévoit que la répartition du temps de travail des enseignants peut "avoir pour conséquence d’augmenter le service hebdomadaire effectif moyen de plus de 25 %". Le ministre en refuse la réécriture, mais il lance un nouveau logiciel de gestion des obligations de service (Phoenix) dont la FEP doute qu'il permette d'améliorer les conditions de travail. Elle rappelle à Stéphane Le Foll qu'il avait reconnu en 2012 que la situation était "inadmissible". Depuis, elle constate les "effets plus que mitigés" de l'action du ministre de l'agriculture.

Revoir le contrat d'association ?

A l'occasion de son 38ème congrès au mois d'avril, l'organisation syndicale demandera mandat de s'adresser aux candidats à tous la présidentielle, à l'exception de celui (celle) du Front national. Elle organisera deux débats, sur "le salarié acteur du changement" et, plus explosif, sur "la nature du contrat d'association", même si elle sait bien qu'il n'est pas politiquement possible de remettre sur le métier la loi Debré.

Elle a, cet automne, une autre échéance, avec les élections dans les "très petites entreprises" que sont beaucoup d'établissements scolaires pour leurs personnels non enseignants; elle entend mener "une campagne de terrain". Elle doit aussi négocier avec le collège employeur une révision de la classification des personnels non enseignants, après que la convention collective eut été dénoncée au terme de plusieurs années de crise. La dizaine de conventions collectives du secteur devraient vraisemblablement être ramenées à trois, une pour les organismes de formation, une pour les établissements hors contrat et une pour l'enseignement sous contrat. Et la FEP participera à la campagne fédérale "Parlons travail" qui doit donner la parole aux acteurs de terrain, car "tout commence par les individus".

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