Scolaire » Actualité

Latin - grec : l'enquête du SNES confirme ses craintes, mais montre aussi un maintien de leur enseignement

Paru dans Scolaire le mardi 13 septembre 2016.

Selon une enquête lancée par le SNES avant les vacances d'été, les professeurs de lettres classiques sont "loin d’intervenir de façon systématique dans l’EPI LCA" (l'enseignement interdisciplinaire de langues et cultures de l'antiquité). Pour le syndicat FSU du second degré, cela confirme "qu’il n’y aura bien souvent rien de mieux dans l’EPI LCA qu’un vague vernis culturel" mais il ajoute que les enseignants de lettres classiques "n’ont généralement pas souhaité modifier leur service" (donc participer à cet enseignement interdisciplinaire, ndlr) par "hostilité à la réforme".

A noter que seules 514 personnes ont répondu, ce qui donne à penser que "la préparation de rentrée n’était pas aboutie" au mos de juin et que les enseignants "n’étaient pas en mesure de répondre à toutes les questions". En fonction des retours, le syndicat estime que "les établissements qui ont bénéficié de façon claire et transparente d’heures spécifiquement destinées à l’enseignement des LCA au-delà de la marge d’autonomie sont minoritaires". Toutefois, les trois quarts des enseignants n'ont pas eu de difficultés "pour maintenir les LCA" dont la légitimité de l'enseignement ne serait pas "mise en cause". Ils sont même plus de 80 % à estimer que les projets impliquant les LCA (voyages ou projets culturels) seront maintenus même si "ce sera plus difficile". Pour les autres, ils se sont heurtés (15 % des cas) à des professeurs d'autres disciplines ou à leur chef d’établissement.

Peu d'incidence sur les postes

Dans la majorité des cas, "la préparation de la rentrée n’a pas eu d’incidence sur l’équilibre des postes". Ailleurs, il y a plus d'heures, ou au contraire moins, et parfois un poste supprimé. Toutefois, "la diminution de l’horaire dévolu aux LCA" (2h au lieu de 3, ndlr) conduit la majorité des professeurs de lettres classiques (sauf arrangements internes divers liés aux EPI) à prendre en charge davantage de classes de français".

L'enquête du SNES montre aussi une augmentation du nombre du nombre des collèges où il n'y a pas d'enseignement du latin en 5ème, mais "pour la 4ème, le nombre de groupes reste à peu près à l’équilibre". Toutefois, dans 80% des établissements, "le cumul du latin et du grec sera impossible". Ailleurs, les deux heures prévues pour l'enseignement du grec en 3ème sont réparties sur la 4ème et la 3ème. Ils étaient l'an dernier 115 à enseigner conjointement le latin et le grec, ils n'étaient "plus que 73 à l’envisager pour 2016".

L'EPI surtout en 5ème

En ce qui concerne l'EPI "langues et cultures de l'antiquité", il est, 8 fois sur 10, mis en place en 5ème, où il généralisé "à toutes les classes". Il est proposé en 4ème ou en 3ème dans 15 % des établissements. Les enseignants de lettres travaillent parfois avec leurs collègues d'histoire-géographie, mais pour eux, l'enseignement de l'antiquité intervient en 6ème et ce sont donc plus souvent les arts plastiques, les langues vivantes, voire les mathématiques, les SVT et la technologie qui sont impliquées. L'EPI n'entraîne pas, sauf exceptions, de diminution de l'horaire "d’enseignement de complément" (du latin, ndlr).

Pour le SNES, "les craintes liées à l’installation de la réforme se confirment" : même si "certains collèges mieux dotés ont pu continuer à offrir du latin et du grec", d’autres se contentent "de la marge horaire minimale". Le syndicat ajoute que, "d’un établissement à l’autre, il n’y a plus de règles (...) chaque professeur s’adaptant plus ou moins à la situation qui lui est faite (...) Le nombre de groupes de latin et de grec est en diminution, ce qui ajouté à l’amputation des horaires, accroît le danger sur les postes pour les années à venir (...) Cette réforme traite donc les professeurs de Lettres classiques avec un mépris qui va au-delà de ce qui est imaginable."

L'enquête ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →