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Le SNALC "n'a pas abdiqué" et demande l'abrogation de la réforme du collège

Paru dans Scolaire le jeudi 08 septembre 2016.

"On n'a pas abdiqué." Le SNALC a quitté l'intersyndicale et il n'appelait pas à la grève, ce 8 septembre, contre la réforme du collège, mais il continue la lutte pour son abrogation, a-t-il indiqué lors de sa conférence de presse ce matin. Le syndicat FGAF des lycées et collèges a rencontré dans la perspective de la présidentielle, plusieurs candidats ou partis, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et le Parti de gauche, lequel a inscrit sur sa page d'accueil qu'il revendiquait cette abrogation. "Les politiques étaient au départ peu soucieux de rencontrer les syndicats, préférant rencontrer des enseignants, mais ils se sont aperçus que nos propos correspondaient à ce qu'ils entendaient sur le terrain."

"Les enseignants sont déçus, dépités, démotivés". En cette rentrée, "ils parent au plus pressé", se demandent ce qu'ils doivent faire avec leurs classes, en l'absence de découpage annuel des programmes. Le SNALC, qui proposait ce découpage pour les cycles 3 et 4, a d'ailleurs reçu "énormément de demandes" et en propose aussi un pour le cycle 2 (CP, CE1 et 2), à télécharger sur son site.

"Autant de réformes que de collèges"

Nul ne peut dire dans quelle mesure la réforme est appliquée. Selon l'organisation syndicale, on rencontre "autant de réformes que de collèges", en fonction des impulsions données par la hiérarchie et de la mobilisation, en pour ou en contre des enseignants, mais aussi de chantages aux moyens sous la forme "si vous ne mettez pas en oeuvre tel dispositif, vous n'aurez pas de dédoublement dans tel autre"... Au total, le SNALC fait le pari que "la réforme va s'enliser", et "rejoindre le cimetière des réformes" car en réalité, "sous des habits différents, depuis 30 ans, c'est la même réforme que l'administration de l'Education nationale tente d'imposer. On a voulu démocratiser l'Ecole, mais avec des dispositifs qui ont, en réalité, renforcé les inégalités." Pour le syndicat, "on a fragilisé la mixité sociale dans l'accession au savoir" tandis que "s'est perdue l'autorité de la chose enseignée". La "refondation", dont il a approuvé les principes, "a fait long feu"; en mettant en cause les évaluations et le redoublement, on a "laminé les valeurs de la République" au nom d'une "pédagogie par compétences d'une grande pauvreté intellectuelle".

Le syndicat va plus loin. Pour lui, comme on est incapable de régler les problèmes sociétaux, par exemple la question de la mixité sociale dans les quartiers ou celle du chômage des jeunes, on parle du rôle de l'Ecole pour détourner l'attention. L'inflation des diplômes revient à distribuer de la fausse monnaie, estime-t-il et il ajoute que la question du temps nécessaire aux apprentissages est sous-estimée. Il évoque par exemple les poursuites d'études en BTS pour les élèves de lycée professionnel, dont certains auraient besoin d'une 4ème année afin d'être en mesure de suivre un enseignement supérieur.

 

 

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