"Le lycée, prochaine étape de nos réformes" (F. Hollande)
Paru dans Scolaire le jeudi 01 septembre 2016.
Le président de la République était, ce 1er septembre, dans le quartier de l'Argonne à Orléans, où sept familles sur dix sont défavorisées. François Hollande a souhaité dresser le bilan de l'action engagée, dit-il, dans une école et un collège "REP+", et il a souligné "la grande attente des parents" qui doivent être "associés autant qu'il est possible" à la vie des établissements. Il a passé en revue les réformes lancées depuis 4 ans, en soulignant que le budget de l'Education nationale est le premier de la Nation, et non pas les intérêts de la dette. Il évoque aussi une rentrée différente des autres du fait des mesures prises pour la sécurité des élèves, mais il refuse toute "suspicion", toute "stigmatisation" dans "l'Ecole de tous".
Le chef de l'Etat liste la scolarisation des moins de 3 ans, le "plus de maîtres que de classes" (un dispositif "vécu avec enthousiasme"), la réforme des rythmes scolaires (dont le but était de donner aux élèves une 5ème matinée de classe), celle des REP (dont les résultats "sont là" puisque "de plus en plus d'enseignants" demandent à y travailler), la lutte contre le décrochage (qui suppose un travail sur l'orientation pour "faire aimer l'école aux enfants", le numérique (qui suppose un ensemble cohérent de mesures), la formation initiale des enseignants. Il insiste sur la réforme du collège, qui permettra que les élèves aient "plus et mieux" de savoirs disciplinaires. De même pour l'enseignement des langues : nous avons, affirme-t-il, à cette rentrée, plus de classes et plus d'enfants qui étudient le latin et l'allemand. L'enseignement des langues traditionnelles est renforcé et des langues nouvelles se développent. Cette école et ce collège ont d'ailleurs une bi-langue de continuité chinois, pour cause de jumelage d'Orléans avec Yangzhou.
Les 60 000 postes seront là, "en totalité"
Le président certife encore que la promesse des 60 000 postes sera tenue, "ils y seront en totalité", mais surtout, il insiste sur la nécessité, en matière d'éducation, d'agir "continûment, durablement", et qu'elle reste "la première priorité du pays", car "les pays qui vont réussir sont ceux qui auront le mieux formé leurs jeunes". Il faut d'ailleurs les "former différemment", avec "plus de personnalisation" et "plus d'autonomie", sans exclure d'élèves. Il ajoute que le lycée, aussi bien le lycée général que professionnel (il ne cite ni le lycée technologique ni l'apprentissage), sera "la prochaine étape de nos réformes". Il évoque une amélioration de l'orientation des élèves de la voie professionnelle. Sans présenter un programme pour un prochain quinquennat, il veut franchir une étape supplémentaire, renforcer les moments de transition, entre le collège et le lycée, entre le lycée et l'enseignement supérieur. L'objectif sera alors que dans 10 ans, 60 % d'une classe d'âge atteigne le niveau licence.
Interrogés par ToutEduc, les parents d'élèves membres du conseil d'administration du collège estiment que celui-ci a évolué positivement, mais que "tout le monde est inquiet de la réforme", qu'ils assimilent à la fin des notes sur 20 et du redoublement. Quant aux enseignants, également interrogés par ToutEduc, ils prévoient déjà plusieurs EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), dont des "carnets de voyage" et la préparation d'un séjour en Chine, cet aspect de la réforme ne les inquiète pas, mais ils craignent qu' "on tire le nveau vers le bas" et que leurs meilleurs élèves ne partent dans le privé. Ils n'ont pas encore décidé s'ils feront grève le 8 septembre.