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Face aux réformes, F. Rolet (SNES-FSU) éprouve "un sentiment de gâchis"

Paru dans Scolaire le vendredi 26 août 2016.

"C’est une rentrée placée sous le signe des incertitudes" a résumé Frédérique Rolet, la secrétaire générale du SNES-FSU, lors de la conférence de presse du syndicat qui s’est tenue ce vendredi à Paris. "Une incertitude au collège avec la mise en place d’une réforme impréparée qui se veut holistique et qui finalement touche à tout, une incertitude au lycée sans visibilité réelle sur les effectifs dans certaines académies. Des incertitudes dans un contexte où les enseignants éprouvent une grande lassitude face aux réformes successives", insiste Dominique Rolet.

Pour la secrétaire générale du SNES, "le temps de l’éducation n’est pas celui du politique. Il faut laisser du temps aux bilans, à l’évaluation et ne pas céder à une volonté d’affichage". Elle déclare éprouver "un sentiment de gâchis" quand elle revient sur l’implication du syndicat lors de la préparation de la loi sur la refondation de l’école. "Le soufflé est retombé", constate-t-elle. "Les ouvertures présentes dans la loi n’ont débouché que sur un empilement de dispositifs vite et mal conçus, une absence de réflexion sur les modes de transmission et d’appropriation des contenus formateurs et des discours creux sur l’égalité."

Elle explique "le fossé qui s’est créé entre le gouvernement et les enseignants" par "un manque de confiance, par une méconnaissance des vrais problèmes des enseignants sur le terrain voire du mépris". Elle attend plus de clarté de la part de Najat Vallaud-Belkacem notamment sur la création des 60 000 postes d’ici la fin du quinquennat : "Il faudrait créer entre 11 000 et 12 000 postes en 2017, on n’y arrivera pas !".

Appel à la grève le 8 septembre

Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU appelle à la grève le 8 septembre prochain. Benoît Teste, le nouveau secrétaire général adjoint du SNES, reconnaît que le syndicat "fait un pari en organisant une grève aussi tôt dans l’année" mais ajoute qu’il sera "plus difficile de faire bouger les enseignants lorsqu’ils seront impliqués dans leur classe".

Le SNES demande notamment "l’ouverture de discussions pour une autre réforme du collège et dans l’immédiat la possibilité de ne pas mettre en œuvre les dispositifs de la réforme" et attend "un bilan du fonctionnement des lycées". Interrogé sur la proportion d’enseignants qui sont favorables à la réforme du collège, Benoît Teste estime que "seulement un petit tiers de la profession devrait s’engager dans la réforme".

Dans la perspective de la présidentielle et suite aux déclarations des candidats à la primaire de droite, Dominique Rolet a répondu à ToutEduc qu’elle était "bien sûr contre la réduction du nombre de fonctionnaires et la désorganisation du système éducatif". A propos de l’autonomie des établissements qu’elle considère être "une volonté de droite comme de gauche", elle s’inquiète de "la reproduction du modèle du privé dans le public" et reconnaît que "les discours sur le rétablissement de l’autorité, de l’image du prof, les sanctions, le tri des élèves a de quoi séduire une part de l’électorat".

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