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N. Vallaud-Belkacem se félicite des bons résultats de la formation des enseignants en alternance, dès le M1

Paru dans Scolaire le jeudi 25 août 2016.

Najat Vallaud-Belkacem a été très chaleureusement applaudie, ce 25 août, par un amphithéâtre de futurs enseignants. La ministre de l'Education nationale était venue ouvrir l'année de formation des stagiaires accueillis par l'ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l'éducation) de Créteil et elle leur a dit son "admiration" et sa "gratitude" face à "l'audace" dont ils ont fait preuve en choisissant "une voie difficile, exigeante, et en même temps exaltante". Elle a rappelé la formule de Danton, "de l'audace, encore de l’audace, toujours de l’audace (...) et la France sera sauvée" ! Mais, indépendamment de tout effet rhétorique, dans ce discours comme lors de son dialogue avec une quinzaine d'entre eux, elle est apparue comme réellement sensible à la qualité de leur "engagement", soucieuse d'apporter des réponses à leurs inquiétudes, mais aussi de leur faire part de ses propres interrogations. A noter qu'elle n'a pas été interrogée sur la réforme du collège. Une stagiaire répond à ToutEduc à ce sujet que, dans le cadre du M1, elle a été parfaitement formée aux nouveaux programmes et aux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et qu'elle n'est donc pas inquiète, un autre qu'il ne maîtrisait pas suffisamment le sujet pour questionner la ministre à ce sujet.

Voici les principaux éléments de ce discours et de ce dialogue.

 ALTERNANCE : L'académie de Créteil a expérimenté l'an dernier "une formation initiale en alternance dès la première année du master" et "les résultats sont encourageants, avec 100% de validation du M1 et 80% de réussite au concours", soit, précise Brigitte Marin, la directrice de l'Espé, 9,4 points de plus que pour les candidats qui ont préparé le M1 avec l'Espé, mais sans alternance, lesquels ont un taux de réussite supérieur à ceux qui ont préparé le concours seuls.

Une stagiaire indique que l'expérience de la classe lui a été utile à l'oral, pour mettre en relation un savoir universitaire et sa transposition didactique, ce qui vaut également pour un autre stagiaire qui se félicite d'avoir été contractuel. "Ca plaide pour" l'extension du dispositif, estime la ministre, mais Yann Bassaglia, vice-président de la commission de la formation et de la vie universitaire de l'UPEC (université de Créteil) fait remarquer que ce n'est pas vrai dans toutes les disciplines, et qu'en mathématiques notamment, le jury était moins attentif aux questions de pédagogie.

RECHERCHE. Les Espé "s’inscrivent dans les universités, c’est-à-dire dans des lieux d’enseignement et de formation, bien sûr, mais aussi de recherche. Il y a là une évidence : la recherche nourrit l’enseignement. Elle nourrit les disciplines. Elle nourrit aussi la façon même dont nous enseignons. Cette présence au sein des universités est une force", affirme la ministre dans son discours. Toutefois, lors de la phase de dialogue avec quelques stagiaires, la directrice de l'Espé et le représentant de l'université, la ministre s'inquiète de la réalité de cet apport de la recherche. Pour Yann Bassaglia, cette question "n'était pas inscrite dans la culture initiale" de la formation des enseignants, mais "c'est en train de cristalliser" et "les appels à projets commencent à tomber".

TRONC COMMUN. La ministre s'inquiète de savoir si le "tronc commun" entre stagiaires des 1er et 2d degrés est mis en place. Oui, répond la directrice de l'Espé qui ajoute que la situation a évolué, mais qu'elle n'est pas "parfaite à 100 %". Elle évoque d'ailleurs des problèmes matériels, comme la taille des amphis.

CRETEIL. Le concours supplémentaire de Créteil a permis, cette année encore, de recruter 500 enseignants. Najat Vallaud-Belkacem dit à son sujet "mon concours" et en revendique l'initiative. "On ne pouvait pas continuer à créer des postes sans parvenir à les pouvoir." L'une des stagiaires invitée à dialoguer avec elle vient d'ailleurs de La Réunion. La ministre ajoute qu'alors que le nombre des élèves de l'académie a crû de 1,5%, le nombre des enseignants a augmenté de 4,5 %, ce qui témoigne de l'effort réalisé.

FORMATION CONTINUE. "Un enseignant ne cesse jamais de se former (...) et cela suppose une formation continue de qualité" souligne-t-elle. Les Espé doivent être des "outils de la professionnalisation des enseignants au long de leur vie professionnelle". Le budget de la formation continue s’élève, "en 2016, à 105 M€, soit une augmentation de +28% depuis 2014", c'est-à-dire l'année de son arrivée au ministère. Elle ajoute, en réponse à une question de journaliste sur la formation aux nouveaux programmes qui se mettent en place cette année, que les enseignants ont bénéficié de 700 000 journées de formation, ce qui représente "un effort inédit".

PDMQDC. Le dispositif "plus de maîtres que de classes" est "génial", estime-t-elle.

RASSUREE. Alors que la ministre leur demande s'ils sont inquiets à l'idée d'avoir des élèves en responsabilité cette année, plusieurs évoquent leur responsabilité morale : "Je vais les influencer pour plus tard", dit l'une, "Tout ce qu'on va dire va être important", dit un autre. La ministre commente :" ce qui vous inquiète me rassure, vous avez conscience de l'impact que vous allez avoir."

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