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Le SNUIPP-FSU donne acte au Gouvernement des efforts accomplis, mais il reste beaucoup à faire...

Paru dans Scolaire le lundi 22 août 2016.

Si le SNUIPP "salue les efforts" du gouvernement, il estime que les enseignants "n'en voient pas, sur le terrain" les effets. Le syndicat FSU du 1er degré était, ce 22 août, le premier à présenter à la presse son évaluation des conditions de la rentrée, et même s'il reconnaît l'action menée depuis le début de la mandature, la compare avec la mandature précédente et considère qu' "on revient de loin", il calcule qu'il faudrait ajouter quelque 3 milliards d'euros au budget de l'école primaire (+ 15 %)pour le mettre au niveau de l'OCDE. Cette conférence de presse était également l'occasion de présenter le nouveau secrétariat général, composé de trois co-secrétaires généraux, Francette Popineau (porte-parole), Régis Metzger et Christian Navarro. Ce dernier était déjà secrétaire général adjoint, les deux premiers étaient secrétaires nationaux.

En ce qui concerne les salaires, le syndicat salue l'augmentation de l'ISAE, portée à 1 200 €/an (soit quelque 85 € net/mois), mais ils restent inférieurs de plus de 10 % à la moyenne OCDE. Le nombre d'élèves par enseignant, 19,3, est un des plus élevés en Europe, il est inférieur à 13 en Belgique. Le rétablissement d'une formation initiale est une bonne chose, mais le bilan des Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) est "mitigé", les formations sont inégales, et elles devraient être organisées sur 2 ans, au lieu d'avoir la coupure actuelle entre M1 et M2. La recherche sur le primaire, notamment sur l'école maternelle est "en panne". La formation continue est "inexistante", seuls sept départements ont mis en place des formations sur les nouveaux programmes. Ceux-ci vont "dans le bon sens", mais les enseignants n'ont pas "le mode d'emploi". Le temps de travail est lourd, 44h par semaine, et il faudrait que l'heure consacrée aux APC (activités pédagogiques complémentaires) soit consacrée à la réflexion en équipe. Certes quelque 13 000 postes ont été créés depuis 2012, mais suffisamment de postes seront-ils créés l'an prochain pour arriver aux 20 000 promis ? Pour le "plus de maîtres que de classes", on en est à 3 100 postes sur les 7 000 promis et il semble déjà acquis que les objectifs en matière de scolarisation des moins de 3 ans ne seront pas tenus. Les RASED (pour l'aide aux élèves en difficulté) n'auront pas retrouvé leur niveau d'avant 2007. Quant à la réforme des rythmes scolaires, elle "ne donne pas entièrement satisfaction" et le syndicat appelle à une "remise à plat", sans demander pour autant un retour aux 4 jours.

Au-delà de cette liste, l'organisation syndicale souligne la nécessité en matière d'éducation, d'inscrire les investissements dans le long terme. Il souligne aussi que "le métier est en pleine mutation". Outre les nouveaux programmes, la difficile organisation d'un cycle "à cheval" sur l'école et le collège, il faut compter avec l'accueil des enfants handicapés et de nouvelles préoccupations, les allergies, tous les "dys", les mutations culturelles que représentent le travail en équipe, y compris avec les animateurs du périscolaire... En cette année électorale, le SNUIPP craint que le débat porte plutôt sur "les blouses grises" et le retour des discours centrés sur l'autorité. Et les enseignants peuvent-ils s'investir dans le changement s'ils pensent que, dans deux ans, une nouvelle réforme viendra annuler la précédente, dont ils n'auront pas vu les effets concrets ?

 

 

 

 

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