Scolaire » Actualité

La mission sénatoriale sur l’orientation scolaire voudrait que "l’élève en soit l’acteur"

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 30 juin 2016.

"Une orientation réussie pour tous les élèves" : le rapport de la mission d’information sur l’orientation scolaire de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat établi par Guy-Dominique Kenner, rapporteur LR, vient d’obtenir l’unanimité de tous les groupes en vue de sa publication. La commission demandera l’organisation d’un débat en séance publique à la rentrée "afin que l’ensemble des sénateurs puissent s’approprier ce sujet d’importance qui touche à l’avenir de notre jeunesse".

L’orientation scolaire ne peut ressembler à une forme de "tri scolaire" mais elle doit procéder "d’un choix éclairé" de l’élève ; elle constitue "la mise en œuvre d’un projet personnel", mais "l’insertion professionnelle des diplômés doit être pleinement intégrée dans les objectifs du système éducatif".

Les CO-psy auraient le choix entre la Région et un réseau d'établissements

S'exprime aussi dans le rapport la volonté de simplifier l’organisation des acteurs de l’orientation en transférant aux régions le réseau Information Jeunesse et les CIO et en donnant "aux enseignants toute leur place dans le conseil en orientation". Les conseillers d'orientation psychologues bénéficieraient d’un droit d’option "entre le maintien au sein d’un CIO ou la réaffectation au sein d’un réseau d’établissements" où ils épauleraient les professeurs principaux. En effet, "tout enseignant a vocation à être partie prenante de l’orientation, la charge reposant principalement sur les professeurs principaux des classes pallier".

Pour familiariser les jeunes enseignants au monde de l’insertion professionnelle, le rapport préconise "que tout jeune enseignant fasse un stage en entreprise, et pour les autres enseignants que cela se fasse sur la base du volontariat".

Pour une orientation "choisie et réussie"

Quant à l’élève, il "n’est plus orienté mais il s’oriente". Il faut donc mettre en place un passeport pour l’orientation dès la 6ème avec chaque année "une rencontre avec le CO-psy pour voir  les intérêts, les compétences, le savoir être et le savoir faire…". La commission sénatoriale souhaite qu’un horaire soit dédié au parcours Avenir. Il serait entièrement fongible à l’échelle de l’année scolaire ou du cycle. Ce n’est pas le cas actuellement avec l’EPI "Monde économique professionnel".

Le rapport préconise aussi de repenser les "modalités des séquences d’observation en milieu professionnel et propose de  multiplier les immersions brèves au collège (trois fois deux jours par exemple) et d’introduire un stage plus long au lycée général et technologique". Pour permettre une généralisation du "dernier mot aux familles", il faudrait instaurer, dès la classe de 6ème, "des rendez-vous réguliers entre l’élève, ses parents et l’équipe éducative".

Des classes de seconde professionnelle à spécialisation progressive

Les sénateurs souhaitent aussi que l’orientation et l’affectation reposent sur d’autres critères "que les seuls résultats académiques" et ils préconisent de "retarder le choix des spécialités  par le développement des classes de seconde professionnelle à spécialisation progressive plutôt que centrées sur un métier particulier". Le rapporteur ajoute qu'il faut éviter "d’enfermer les élèves dans des spécialités limitées".

Pour faciliter les transitions entre les filières de formation, "le lycée polyvalent doit devenir la norme en matière d’organisation" : il permettrait des changements d’orientation sans perte d’année pour l’élève, favoriserait la mixité sociale et scolaire, mêlant formation initiale, formation en alternance, apprentissage voire formation continue.

Approfondir les relations avec le monde économique

Le rapport préconise encore "des procédures d’affectation plus transparentes" et que soient publiés sur APB les prérequis pour l’accès aux "formations à effectifs limités" afin que chacun puisse "évaluer la probabilité de réussite avant dépôt d’un dossier".

Enfin le rapport préconise d’approfondir les relations avec le monde économique pour une orientation et une formation professionnelle plus efficaces. Il faudrait notamment mettre en avant "toutes les réussites" pour changer les représentations de l’enseignement professionnel, encourager la "mixité des parcours et des publics", favoriser la mobilité des lycéens professionnels et des apprentis, ces derniers bénéficiant de l’ensemble des droits étudiants. Pourquoi d'ailleurs ne pas confier la présidence du CA (conseil d'établissement) d'un lycée "à un représentant du monde économique" ?

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →