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Najat Vallaud-Belkacem aux élèves de 3ème B : "cela ne me déplairait pas, un jour, d’être enseignante" (Les Jours)

Paru dans Scolaire le mercredi 22 juin 2016.

"Cela ne me déplairait pas, un jour, compte tenu de ce que j’ai découvert de l’école en étant ministre, d’être enseignante", confie aux élèves de 3ème B qui venaient l'interviewer Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education nationale recevait le 17 juin dix élèves de cette classe du collège Aimé Césaire que suit Alice Géraud, pour le site "Les Jours", depuis de début de l'année.

La journaliste note qu'ils sont "sérieux mais pas vraiment impressionnés", qu'ils "relancent la ministre quand il faut", et qu'ils "s’ennuient poliment quand elle énumère les mesures du gouvernement". "Ils s'étonnent quand elle leur explique une mesure qui les concerne directement (le droit à changer d’orientation professionnelle une fois la classe de seconde commencée) mais dont personne ne leur avait jamais parlé" et "une chose les intéresse : le parcours de la ministre" qui, comme eux, "a été scolarisée dans un collège défavorisé", qui "est issue d’une famille immigré".

La scolarité à 18 ans

Au cours de l'entretien, une élève demande pourquoi ne pas prolonger jusqu'à 18 ans la scolarité obligatoire : "C’est une très bonne question que je me suis posée moi aussi. Qu’est-ce qui est le plus efficace pour ne pas laisser des gens sur le bord du chemin ? Porter l’obligation de scolarité jusqu’à 18 ans ? Sachant que, pour que ceux qui décrocheront, cela ne changera rien. Ou aller chercher les gens qui ont déjà décroché, quel que soit leur âge, même au-delà de 18 ans ? Il m’a semblé que le plus utile et le plus efficace était cette deuxième option (...) Ce qui n’exclut pas de se reposer un jour la question d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans."

La ministre revient sur son parcours : "Maintenant que j’ai plus de recul, je me rends compte que quand j’avais votre âge, en éducation prioritaire, je n’avais absolument pas les infos et les codes pour réussir (...) Après le lycée, j’ai fait une fac de droit, à Amiens toujours. Quand j’étais en licence, c’est par le plus grand des hasards que je suis entrée dans un CIO et que j’ai découvert sur une brochure l’existence de Science-Po Paris. Et quand je suis arrivée dans cette école, j’ai découvert que j’étais entourée de gens qui, eux, avaient en tête de préparer Science-Po depuis qu’ils avaient 15 ans (...) La politique m’est venue assez tard. J’ai des parents qui n’avaient pas la nationalité française et donc ils ne votaient pas (...) La politique est arrivée par les hasards de la vie. Lorsque j’étais étudiante à Science-Po, il fallait que je travaille pour payer mes études et j’ai trouvé un travail auprès d’une députée comme assistante parlementaire (...) Mais quand j’étais plus jeune, en réalité, je rêvais d’être écrivaine. D’être dans une grande maison sur la plage, concentrée sur mon écriture."

Des enseignants "agacés"

Une élève veut être professeure : "Comment expliquez-vous que les adultes autour de moi me disent que ce n’est pas une bonne idée, en particulier ceux qui sont profs ?". Najat Vallaud-Belkacem comprend que, "quand on a été professeur ces dernières années, on ait été agacé". Elle évoque les salaires bloqués, les suppressions de postes, les effectifs, les élèves "de plus en plus durs", mais elle conseille à Lucie "à fond d’y aller" et elle ajoute ."Je ne sais pas si j’aurais le courage de passer un concours comme celui-là " mais ajoute que "cela ne (lui) déplairait pas". 

Le site des Jours ici

 

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