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Mathématiques : des difficultés dans tous les pays de l'OCDE, et des spécificités françaises

Paru dans Scolaire le lundi 20 juin 2016.

Les résultats en mathématiques du test PISA 2012, que continue d'exploiter l'OCDE, montrent que "seule une minorité d'élèves de 15 ans comprennent les concepts mathématiques fondamentaux et savent les utiliser à bon escient". L'organisation internationale publie aujourd'hui une étude, "Tous égaux face aux équations ?", dans laquelle elle se demande donc comment "renforcer l'efficacité de l'enseignement de cette matière" et "comment éviter que l'enseignement des mathématiques ne creuse les inégalités d'apprentissage".

En effet, "les écarts de performances entre les élèves issus d'un milieu socio-économique favorisé et leurs pairs défavorisés sont en grande partie liés à des différences de familiarité avec les concepts mathématiques". Or "l'exposition à des tâches et concepts de mathématiques pures" est plus fréquente dans les classes ou les groupes où sont concentrés les meilleurs élèves, tandis que les élèves les plus faibles sont davantage exposés à des problèmes de mathématiques appliquées.

Pas de solution simple

Toutefois le document de synthèse met en garde contre les solutions simplistes. D'une part, "il n'est pas facile d'adapter l'enseignement aux compétences et aux besoins de chaque élève" et "l'enseignement de stratégies de résolution de problèmes (...) prend du temps et s'avère plus difficile dans les établissements défavorisés." D'autre part, les mathématiques pures provoquent une perte de la confiance en soi et une augmentation de l'anxiété des élèves des élèves les plus faibles, alors qu'elles ont l'effet inverse et positif sur les meilleurs. Il invite donc à soutenir les enseignants pour les aider à "trouver le juste équilibre" entre les deux.

En ce qui concerne la France, l'OCDE constate que les élèves "font part d’une exposition aux mathématiques pures (équations linéaires et du second degré) à l’école aussi fréquente que la moyenne de l’OCDE", mais d'une exposition inférieure à la moyenne lorsqu'il s'agit de mathématiques appliquées ("par ex., utiliser un horaire de train pour calculer combien de temps prendrait le trajet d’un endroit à un autre").

Un niveau d'anxiété plus élevé en France

En France, la variation de la familiarité avec les mathématique est plus fortement corrélée à leur niveau socio-économique. C'est aussi en France que "l’hétérogénéité des aptitudes des élèves au sein des classes" apparaît la plus gênante aux yeux des principaux de collège. "Les élèves sont également bien moins susceptibles que dans les autres pays de l’OCDE d’avoir des professeurs de mathématiques leur proposant des tâches différentes en fonction de leurs aptitudes", et "moins de la moitié des élèves (46 %) fréquente un établissement où les enseignants estiment qu’il est préférable d’adapter les normes académiques au niveau et aux besoins de leurs élèves", alors que la moyenne OCDE est à 70 %.

Autre caractéristique française, quelle que soient leurs performances, les élèves témoignent d'un niveau inférieur de confiance en soi et d'une plus grande anxiété en mathématiques. Et même très performants, les élèves dont les parents n’aiment pas les mathématiques "sont plus de deux fois plus susceptibles d’indiquer se sentir perdus quand ils essaient de résoudre un problème de mathématiques que leurs pairs également très performants, mais dont les parents aiment les mathématiques."

L'OCDE invite la France à concevoir des ressources pédagogiques qui renforcent l'intérêt de tous les élèves, et à avoir "les mêmes attentes pour l’ensemble des élèves", ce qui suppose d'assurer un "suivi personnalisé des élèves en difficulté". Elle propose aussi aux enseignants d' "intégrer la résolution de problèmes dans leurs cours". Elle invite le système scolaire à repousser l’âge de la première orientation et à renforcer "l’enseignement des mathématiques dans les filières professionnelles", mais aussi à former les enseignants à la gestion de la diversité des aptitudes au sein d’une même classe.

Le document de l'OCDE ici

 

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