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Après Verdun, vivre l'amitié franco-allemande à travers l'apprentissage de la langue...

Paru dans Scolaire le mercredi 08 juin 2016.

"L'apprentissage de la langue de l'autre est un enjeu essentiel" a rappelé Najat Vallaud-Belkacem ce mercredi 8 juin lors des 6èmes rencontres entre les recteurs d'académie et les ministres de l'éducation des Länder allemands dont les enjeux concernent tout autant les échanges franco-allemands que des retours d'expérience de part et d'autre du Rhin sur la manière d'enseigner la langue d'accueil aux réfugiés. 

Soulignant l'impact de la cérémonie du 29 mai qui a réuni 4000 jeunes Français et Allemands à Verdun, la ministre a proposé de continuer le travail effectué en amont par ces "classes tandem" et que les élèves impliqués travaillent ensemble sur des projets, notamment sur l'éducation à la citoyenneté. "Cela pourra se traduire par des voyages physiques ou des communications par internet" a-t-elle précisé. 

Faire le pari de l'allemand

La France est très investie dans le développement de l'apprentissage de l'allemand, avec un délégué ministériel qui s'occupe du sujet. A la rentrée, 3 800 écoles primaires proposeront l'allemand, soit 1000 de plus qu'aujourd'hui et 4700 collèges offriront cet enseignement en LV2, soit 700 de plus qu'aujourd'hui. "Je veux souligner ici le rôle des recteurs", a précisé la ministre, qui n'ont pas "cédé à la facilité de l'apprentissage de l'anglais et de l'espagnol". "Nous incitons les élèves à faire le pari de l'allemand", tout en rassurant les parents : d'ordinaire, les enfants commencent une LV2 en 5e, mais si leur LV1 est différente de l'anglais, ils apprendront la langue de Shakespeare "dès la 6e", a-t-elle indiqué à Touteduc. 

Les discussions ont permis de dégager des grandes lignes d'amélioration pour l'avenir : développer un apprentissage plus précoce de la langue, avec beaucoup d'oralité, sans forcément commencer par les oeuvres classiques qui peuvent décourager. 

La ministre souligne que 34% des collèges et lycées disposent d’un établissement partenaire allemand quand 12% ont pour partenaires des établissements espagnols et 11% des établissements anglais. "On peut vraiment aller plus loin : que 100% des collèges disposent en 2017 d’un établissement partenaire d’un pays de l’Union européenne", a ajouté Najat Vallaud-Belkacem.

Le français n'est pas au coeur des préoccupations des Allemands

Mais l'intérêt n'est peut-être pas si évident outre-Rhin. Denis Rolland, recteur de Dijon explique ainsi qu'il a deux fois plus d'élèves français prêts à partir en Allemagne en échange que de candidats de Rhénanie-Palatinat, région jumelée avec la sienne, désireux de venir dans l'Hexagone. Côté professeurs, même déséquilibre : pour des échanges poste à poste "on a une cinquantaine de professeurs français candidats contre une quarantaine" outre-Rhin, note Florence Robine. Et une trentaine de postes en demande de professeurs allemands ne sont pas couverts.

Certains évoquent "la peur des attentats et donc de fausses idées sur ce qu'est la vie réelle, quotidienne, dans notre pays", explique la directrice générale de l'enseignement scolaires. l'écart s'explique aussi par le fait que les échanges avec la France, de l'aveu même d'Olaf Scholz, le plénipotentiaire allemand chargé des affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande, ne sont pas "au centre des préoccupations" en ce moment. En effet, beaucoup de professeurs allemands sont mobilisés pour l'enseignement de la langue de Goethe aux réfugiés. 

Des enseignants français en Allemagne pour l'accueil des réfugiés ?

Et c'est là le deuxième enjeu de ces rencontres : comment la France, pays d'accueil de longue date, peut-elle aider l'Allemagne à accueillir et enseigner sa langue aux migrants qui affluent dans le pays ? Pas sûr que les réponses soient aisées, car, comme le souligne le recteur de l'académie d'Aix-Marseille, Bernard Beignier, les contextes sont différents : les immigrés arrivés en France étaient pour beaucoup soit Européens et assez proches de la culture française, soit francophones. Claudia Bodegan, présidente de la conférence des ministres de l'éducation des Länder propose elle des enseignants d'allemand français viennent enseigner aux réfugiés francophones qui s'installent en Allemagne.

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